Chère Maman,
je vais toujours bien au pays des mangeurs de piment. Les garçons sont gentils, ils me font la passe au foot, et ça, c'est quand même gentil. Les filles, je sais pas trop, elles s'habillent bizarrement. Tu m'as toujours dit que les filles comme ma cousine Rachel qui s'habillent en montrant leur nombril finiraient mal, et bien alors celles d'ici, et bien tu serais pas inquiète pour elles. Elles s'habillent en couvrant chaque centimètre carré de leur corps, malgré la chaleur à mourir. Ca doit être des filles bien. Mais je leur parle pas, même si elles sont bien, ça reste des filles et elles aiment pas le foot et elles veulent toujours me pincer.
En plus, tous les vendredi, je pars en classe verte avec des copains, mais sans la maîtresse. Et c'est super bien, on saute sur les lits pendant toute la nuit ! J'ai même cassé une latte une fois, mais chut, je l'ai cachée dans les chaussures de mon copain Bertrand, pour faire une blague comme ma star Francky Béry, tu sais, le joueur de foot qui a une toujours une griffure sur la joue. Si les filles pouvaient griffer au lieu de pincer, j'aurais plus mal, mais au moins je ressemblerais à Francky Béry. On rentre de la classe verte le lundi matin, et on est fatigué comme Papa quand il rentre du travail. Sauf que nous c'était pas du travail.
Non, Maman, si je t'écris, c'est que il y a quand même des choses qui vont pas : comme Papa a toujours dit, pas de nouvelles, bonnes nouvelles, et donc, nouvelles, mauvaises nouvelles. C'est juste que il y a des méchants qui sont venus dans ma chambre hier matin. Je les ai reconnus, c'était les monsieurs de la cantine, c'était facile , ils avaient oublié de changer de déguisement. C'est comme si moi j'étais allé à deux carnaval d'affilée avec le maillot de Francky Béry de Marseille. Et bien non, j'avais changé cette année, j'ai mis celui du Bayern. Et toc ! Et les méchants ils avaient dans la main des assiettes que moi j'avais jamais vues avant, et un oignon, de quoi faire aussi peur que sur la photo.
Je comprends vraiment pas ce qu'ils me voulaient. Peut-être me faire pleurer, peut-être me jeter les assiettes à la figure, je sais pas. Et comme ils parlent pas ma langue, j'ai rien compris à ce qu'ils disaient. J'ai eu pas trop peur, mais surtout, j'ai pas compris ce qu'ils voulaient.
Je te fais des gros bisous, Maman, je t'aime, tu fais bien à manger, tu pourrais-pas m'envoyer un peu de boudin par la Poste s'il te plaît ?
Fait aussi un bisou à Mamine de ma part,
Thierry
2 commentaires:
C'est quoi ce craquage ?
Fait gaffe a pas te lever trop tot, toi, ca devient dangereux.
Qui craque ?
j'aimerais savoir qui du gars de la cantine craque. Est-ce-que je vais chez les gens avec des oignons à demi-coupés ? Non. Et si je le faisais, les gens auraient le droit de s'en étonner (d'ailleurs, en addition de l'article d'aujourd'hui, je précise que je ne me plains pas de ce demi-oignon, si ça lui chantait, très bien. J'en suis juste surpris).
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