mercredi 30 avril 2008

Approfondissements d'hindouisme (par Bertrand)

On continue la saga de l'été avec le deuxième larron du trimurti, etnon des moindres, j'ai l'honneur et le privilège de vous présenter ...Shiva.



Contrairement à son comparse Brahma qui ne remporte pas un franc succès dans le coeur des hindous, Shiva est considéré comme un dieu majeur, à tel point qu'on peut considérer deux courants dans l'hindouisme : les shivaïstes et les vishnuïstes (le troisième dieu).

Il paraît donc naturel de connaître la vie et l'oeuvre de Shiva. Ainsi Brahma est le Créateur et Shiva est le dieu de la Destruction. C'est lui qui est chargé de détruire le monde quand Brahma partira vers d'autres horizons (comme c'est beau).Accessoirement il s'occupe de tuer les démons, son troisième oeil au milieu du front est d'ailleurs manufacturé à cet effet : quand il l'ouvre il détruit le mal, à part si on n'a rien à se reprocher il ne vaut mieux pas le regarder dans les yeux... Seulement voilà Shiva est un pacifiste, si bien que son passe-temps favori est l'ascèse (et oui encore, il faut croire que les dieux n'aiment pas la nourriture indienne). A défaut de le maintenir en forme ça lui a permis de rencontrer sa femme (il faudra que j'essaie, j'ai déjà arrêté le sport mais ça suffit pas...).

Enfin quand je dis sa femme c'est sa première femme, Sati. Celle-ci avait été prévenue dans sa tendre enfance par Brahma qu'elle devrait épouser Shiva, dans la plus pure tradition des mariages arrangés. Comme Sati est une indienne modèle elle ne pense alors plus qu'à épouser Shiva. Cependant celui-ci s'adonne à sa passion de la méditation dans la montagne et il ne veux être dérangé sous aucun prétexte, même pas une demande en mariage. Pour montrer à Shiva qu'elle aussi elle en a, Sati décide de méditer aussi. Durant son ascèse elle est dérangé par un loubard du coin qu'elle repousse, mais le loubard n'était autre que Shiva qui voulait tester sa future femme et qui s'était déguisé en conséquence (on peut noter au passage l'esprit farceur de Shiva). Et voilà donc Shiva et Sita mari et femmes.
Mais le bonheur est de courte durée (quel suspense !), car le père de Sati n'aime pas Shiva et un jour il ridiculise Shiva en public (d'après certaines rumeurs il aurait appelé Shiva, celui-ci de se retourner puis le beau-père lui aurait lancé un "Non rien" insidieux). Sita honteuse pour son père se jette dans les flammes d'un bûcher allumé à l'occasion d'un barbecue.
Bien sûr Shiva est fou de rage, il casse tout dans la ville et décapite le père. Une fois qu'il s'est calmé il reconstruit tout et réssuscite le père avec une tête de bouc à la place de sa tête coupée. En effet Shiva est quand même bon et miséricordieux, c'est pour ça que les hindous l'adorent.

Shiva décide alors qu'il ne va plus se marier. C'est l'occasion qu'attendait le démon Taraka pour se proclamer immortel, car selon la légende il ne peut être tué que par un fils de Shiva.
Les dieux décident d'agir, ils appellent l'agence matrimoniale tenu à l'époque par le Cupidon local, l'agence est d'ailleurs très fière de son taux de réussite de 100%. Ils demandent à Cupidon de tirer une flèche sur Shiva pour qu'il tombe amoureux de Parvati (la réincarnation de sa femme Sita...). Ainsi naquit Skanda (ce qui veux dire 'jet de sperme' en sanskrit, 'jet de sperme', quel drôle de nom pourquoi pas libellule ou papillon, car selon la légende Shiva l'a conçu seul). Skanda n'est autre que le dieu de la guerre, il ne fait donc qu'une bouchée du démon qui se croyait malin. Ci-après une photo volée de Skanda avec son animal, le paon.



Shiva et Parvati vécurent alors heureux, mais n'eurent qu'un seul autre enfant, Ganesha, dont je vous raconterai l'histoire plus tard. Faites de beaux rêves.

Proverbe indien, la suite...

"Il faut accepter les coups de pied de la vache comme on accepte son lait et son beurre."

Trafic en Inde : une petite vidéo que j'ai trouvée

C'est vraiment pas invraisembable, on voit ça tous les jours un peu avant l'heure de pointe, qui se situe à 20h à peu près.

mardi 29 avril 2008

Ce qu'il ne faut pas faire (par Bertrand)

Supposons qu'on veuille construire sa maison, avant toute chose on réfléchit à son agencement, où sera la cuisine, la salle de bain, où seront les portes et les fenêtres. Une fois que tout est bien organisé on commande les différents éléments aux artisans compétents. Quand toutes les pièces sont arrivés on construit sa maison en suivant le plan élaboré préalablement.
Si je vous raconte tout ça c'est parce que ça ne m'est pas arrivé.
En effet, j'apprend cet après-midi qu'on commence à monter la chambre à vide à 18h30 dans la soirée (c'est déjà curieux de travailler en dehors des heures ouvrables, mais admettons). Plein de bonne volonté je me pointe à l'heure dite. La machine en question consiste en deux chambres à peu près comme celle de la photos auxquelles on accroche des éléments supplémentaires comme des pompes, valves et arrivées de gaz.



Pour commencer nous plaçons une pompe sous la première chambre, attachée avec 26 vis (c'est du solide). Une fois qu'on a fini et alors qu'on cherche quel élément mettre ensuite on se rend compte que les vis qu'on a utilisées sont trop courtes et donc ça ne va pas bien tenir. Bon admettons. On devisse et on revisse, mais manque de bol, avec les vis plus longues elles rentrent toutes sauf une (l'avant dernière qui plus est). Au lieu de retourner seulement la fautive on décide de toutes les retourner, pour faire plus joli (vous savez ce que j'en pense...). Mais admettons. On devisse et on revisse. Dans l'affaire j'ai appris un proverbe indien : Si tu refais une chose deux fois, prépare toi à la faire une troisième fois (Jamais deux sans trois en français correct). Me voila bien avancé.
On place ensuite deux autres éléments sur les côtés puis nouveau rebondissement : on apprend qu'il n'y a pas de plan ! Enfin il y en avait un mais il a été modifié petit à petit, puis il a été égaré... Sur ce un de mes collèques émet l'hypothèse intéressante que peut-être on devrait d'abord faire un plan puis continuer le lendemain. Tout le monde est d'accord, c'est pourquoi on trouve rapidement une solution à notre problème et on continue sans plan. Admettons. J'ai dû rater quelques phrases, c'est normal en anglais avec l'accent indien...
On décide alors de monter l'autre chambre (je vous rappelle qu'il y en a deux, ce qui est déjà trop). On monte un élément puis nouvelle catastrophe. Dans le plan originel (et original) la chambre était dans ce sens mais il y avait eu une modification ensuite, ou peut-être pas... Eh bien admettons, on patiente et pendant une demi-heure quatre individus impuissants et désemparés assistent à la réflexion des deux maitres d'oeuvre et seuls à avoir une idée de ce qu'on doit faire.
Petit à petit une idée surgit : on remet ça à demain et on va boire un coup pour oublier. Là admettons.

Comme pour le stage dans l'armée, j'ai appris une bonne leçon par l'erreur, c'est vrai que quand on subit on retient mieux après (Charles aura plein de choses à raconter à ses petits enfants). Dans mon cas, je saurais quand je ferai une maison qu'il ne faut pas oublier de faire un plan. D'ailleurs si j'avais vécu ça avant j'aurais fait des plans pour mes dissertations de français, je m'excuse auprès de tous les profs qui m'ont corrigé. Enfin je leur ai donné un avant goût de l'Inde, et ils ne l'ont jamais su...

Fin des travaux à 1h aujourd'hui, je finis l'article et je vais dormir, la suite demain. Même heure.

La visite du Week End (par Bertrand)

Notre Weekend avait commencé sur un bel échec, puisque Thierry d'abord, puis moi le lendemain sommes tombés malades, c'était jeudi et vendredi, du coup on a préféré rester à Bangalore pour faire notre ascèse (à l'origine c'est un jeûne pour purifier l'âme, mais on n'a pas l'âme au même endroit que les Indiens je pense). Du coup on a décidé d'aller au zoo le dimanche, la balade en famille par excellence. Là encore on devait partir à trois avec Elodie (une copine de prépa aussi en stage à Bangalore pour ceux qui ne connaissent pas) mais cette dernière a attrapé un bon rhume dimanche, maladie pourtant rare en Inde sachant qu'il fait 30° tous les jours, 24h sur 24 et 3600s sur 3600.
Nous voilà donc tous les deux avec Thierry dans le bus qui nous amène au Natural Park de Bannerghatta à trente kilomètres au sud de Bangalore, soit une heure de route. En fait de parc naturel, c'est plutôt un zoo car tous les animaux sont en cage, même ceux que l'on peut apercevoir lors du "grand safari". Le grand safari c'est un bus avec des grilles qui se promène dans la réserve, réserve qui est elle même séparée en différents enclos de deux ou trois hectares chacun. Ca ressemble beaucoup à Jurassik Park, avec les doubles grilles pour les tigres, des systèmes d'écluses pour pénétrer dans les différents enclos, de manière à ne laisser échapper aucun animal.

Ce petit safari nous a permis de voir des vaches et des chevreuils Made in India, des éléphants, des ours, des lions et surtout des tigres. Mais je vous laisse voir les quelques photos qu'on a prises.
En dehors de la réserve qui montre des animaux avec un semblant de liberté, il y avait un zoo plus conventionnel, avec des animaux en cage, des gens qui jettent des cailloux sur les singes pour qu'ils jouent (curieuse méthode qu'ils devraient appliquer à leurs enfants pour voir qu'elle ne marche pas fort) et des enfants tous contents.
Parmi les animaux rigolos on a pu voir un éléphanteau qui jouait au foot (il était à peine meilleur que moi), un crocodile qui faisait du ventriglisse, des toucans qui dansaient sur leur perchoir et des écureuils trapézistes.


Enfin on a pu apercevoir ce qui ressemble le plus pour l'instant à un canard, j'ai nommé des oies sauvages, de toute façon en confit on ne fait pas de différence. Malheureusement on n'a pas trouvé de stand de dégustation de magret, c'est sans doute dû à la coutume locale végétarienne.
Parmi les pigeons, serpents et chats sauvages on a pu aussi voir des couveuses de tortues assez riogolotes.

Finalement notre Weekend ne s'est pas trop mal passé, mais ça fait plaisir de quitter la ville, on espère que tout se passera bien la semaine prochaine, touchons du bois et mangeons du riz.

J'allais oublier le lien vers les photos du zoo : http://picasaweb.google.co.in/getzze/Bannergatha

100 roupies pour celui qui me donne l'arbre phylogénétique de l'animal en chemise bleue.

Un bon pavement de la chaussée (par Thierry)

En Inde, en théorie, les gens roulent tranquillement. Mais il se peut que, subreptiscement, un autorickshaw fasse un gros écart pour déposer ou prendre un client, une moto roule à contre-sens, une voiture force le passage, un travailleur pousse son chariot à 2 km/h, un camion prenne plus qu'une voie, un bus double comme un taré (ce sont les pires...), ou, comme dans Tintin au Tibet, une vache se promène tranquillement. Bien sûr, tous claxonnent sans relache, la journée parce faut prévenir qu'on est là, la nuit pour rigoler (c'est ce qu'on pense, on a souvent vu des chauffeurs d'auto claxonner sans le moindre carrefour ou trace de vie à 100 mètres à la ronde). Les seuls à rester stoïques, en dehors des vaches, sont les cyclistes, qui roulent plus ou moins chargés en enfants et cargaison, pour gagner plus sans travailler plus, de manière très lente, pour ne pas transpirer, le plus près possible du trottoir, pour ne pas mourir. Et les piétons ? Ben, ils traversent sans trop s'en faire. le premier jour, j'avais peur, maintenant, ça va. En fait, comme seuls les bus roulent vite et qu'ils sont constamment vigilants, on peut traverser devant des autos ou des voitures sans problème. C'est joyeux, sauf pour les policiers chargés de la circulation aux feux rouges.

Jus de canne et whisky au beurre (par Thierry)

Ce sont mes découvertes culinaires du week-end. Tout d'abord le jus de canne à sucre : la recette est très simple, jus de canne à sucre, citron vert et gingembre, la pratique un peu moins. En effet, presser du raisin, ça va, de l'orange c'est un peu plus dur, mais faisable, mais la canne à sucre, c'est vraiment pas gagné. Ils ont des machines à moteur qu'ils doivent s'escrimer à lancer, mais ça vaut le coup : la canne à sucre ne doit pas être très chère, et le résultat est très bon. Ci-dessous, un exemple de machine, c'est assez artisanal, et mieux vaut pas trop y laisser trainer le bras.




Le whisky au beurre est bien sûr la traduction littérale de Butter Scotch, on a connu plus limpide comme description. Pour découvrir, j'en commande un milkshake dans un restaurant, et en fait c'est un espèce de caramel à la vanille. Compostion exacte : sirop de sucre, beurre, crème fraîche, vanille bouilli le tout ensemble. C'est aussi très bon ! C'est cool de pouvoir faire des essais comme ça, au hasard, et ne pas être déçu. Le milkshake d'avant, j'avais pris du "baddam", qui s'était révélé être du gingembre, délicieux aussi.

Après recherches, et comme on pouvait s'y attendre, il se peut que la partie "scotch" du mot soit relative à l'Ecosse, mais le Butter Scotch a l'air de venir plutôt de Doncaster, dans le Yorkshire du sud (mileu de l'Angleterre).

Du coup, après ces délices, ce midi à la cantine, je n'avais pas trop le coeur à manger la même chose que d'habitude, du coup là il est 16h30 et j'ai déjà faim.

dimanche 27 avril 2008

Petite leçon d'économie sociale par Yunus

C'est un article du monde du prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, créateur du microcrédit. C'est directement applicable à ce qui se passe en Inde où le secteur informel est très présent. Et qui sait ça permettra peut-être aussi de faire avancer la société européenne...
Cet article (en tout cas le lien) risque de disparaître prochainement, dépéchez vous de le consulter, il vaut le coup.

Muhammad Yunus : "Le système est aveugle à toute autre considération que le profit"

[EDIT 9/07/08 : un nouveau lien permanent vers l'article : lien]

samedi 26 avril 2008

Quelle perspective (par Thierry)

Je vous rappelle que le but de mon stage est de refroidir des atomes de rubidium. Et comme on envoie des lasers qui vont refroidir seulement les atomes de rubidium (oui,éclairer avec un laser peut refroidir, très bien même), il ne faut pas qu'il y ait trop d'atomes d'autres espèces pour donner de leur chaleur aux atomes de rubidium, d'où la nécessité de faire un bon vide dans le petit endroit où sera placé le rubidium. Pour cela, deux semaines de procédure sont nécessaires, d'abord on enlève la majorité des particules avec une pompe normale, puis on chauffe pour décoller des parois celle qui restent, puis on re-refroidit pour recoller les rares qui, telles John Rambo, ont survécu à ce traitement de choc. Mais s'il y a une coupure de courant pendant ce temps, la pompe arrête de fonctionner, et, dépression oblige, toutes les particules qu'on s'est échiné à foutre dehors reviennent en courant. Quel malheur, il faut donc fermer d'urgence la vanne d'entrée de la pompe ! Et au lieu d'avoir un simple contrôle électonique du type de ce qu'on voit dans les centrales nucléaires (quand il y a du courant, un petit moteur tient la vanne ouverte, et sinon elle tombe toute seule sous l'effet de la gravité), ils ont trouvé plus rigolo de nous faire nous relayer à trois pour surveiller 24h/24 la pompe, et nous précipiter pour fermer l'arrivée d'air le cas échéant. Chouette, ça me laissera du temps pour lire et mettre ce blog à jour au taquet comme aujourd'hui.

Petite expérimentation des originalités hindoues (par Thierry)

Ca s'est passé dans l'atelier de ma nouvelle amie la technicienne en électronique, chez qui je suis encore allé souder mardi matin. Jusque là, rien d'anormal, si ce n'est qu'elle a failli mourir la dernière fois qu'elle est allée en Europe, puisqu'elle est pure veg (elle ne mange pas d'oeufs ou de poisson). L'accès à son atelier étant contrôlé par empreinte digitale, allant chercher une boîte dans mon labo, je laisse imprudemment un livre par terre pour bloquer la porte et lui éviter d'avoir à se lever pour me rouvrir. Vous imaginez la scène, et n'y voyez rien de choquant. Quelle erreur ! Elle m'explique gentiment quand je reviens que chez eux, les livres sont sacrés, et qu'ils ne peuvent pas toucher ni terre ni jambes. Qu'ils ont une déesse des livres qu'ils honorent et tout et tout. Passés l'étonnement et les demandes d'excuses, ma première remarque est que vaut tout de même mieux avoir un dieu des livres qu'un dieu de la télé.

Du coup, je regarde un peu plus sur wikipédia et m'aperçois que cette divinité n'est autre que la fameuse Nadège Saraswati, la femme de Brahma selon l'excellent article de Bertrand. Armé d'une nouvelle ferveur pour l'hindouïsme, je lis l'article et me rends compte qu'elle est alternativement considérée comme la femme et la fille du décidément très incestueux Brahma. Selon ceux qui penchent pour des liens matrimoniaux, c'est Vishnu qui avait trois femmes qui n'arrêtaient pas de se disputer, dont elle, et il a filé deux de ses femmes à Bramha et Shiva.

Puisque son lustre est tel l'éclat de la lune dans un ciel d'automne (so romantic), et comme en plus elle a participé à la raclée infligée à Vritraasura, un méchant serpent qui souillait toutes les eaux de la Terre, les Hindous la vénèrent (admirent, pas énervent, hein Pélo ?). Et ils ont fait d'elles rien de moins que la déesse de la conscience, du savoir cosmique, de la créativité, de l'éducation, de l'ensoleillement, de la musique, des arts et de la puissance.

Elle a donc des festivals rien que pour elle, qui ont l'air d'être d'enfer.

Voilà, je saurai maintenant qu'il faut bien traiter les livres, mais bon, je risque de me faire surprendre à manquer de respect aux tabourets, à la cire d'oreille ou que sais-je encore. Vivement que Bertrand finisse sa petite série sur les notions de base d'hindouisme.

vendredi 25 avril 2008

Une chambre de maharajah - ou presque (par Thierry)

Le temps est venu de décrire un peu mon environnement quotidien.

Commençons par là où je passe le plus de temps -pas assez à mon goût, j'aimerais enfin réussir à dormir 10 heures de moyenne par jour. Vous l'aurez compris, même sans l'indice du titre, il s'agit de ma chambre. Elle est située à l'étage d'une petite maison, dans le très verdoyant et ombragé parc de l'institut. Deux lits, du carrelage clair, un petit coin cuisine, et une salle de bain "européenne" (toilettes et douche chaude).

Bertrand peut donc venir dormir le week-end chez moi sans être obligé de partager mon lit, c'est pratique. Sur le palier, machine à laver et étendoir portatif.

Paradoxalement, le seul "problème" est l'entretien : les gens de la cantine passent tous les matins pour laver la chambre. C'est inutile à mes yeux, mais, personnellement, ne me fait aucun mal. Par contre, ils s'entêtent à faire le lit que je dois défaire le soir, en prenant bien soin de ne pas froisser le dessus de lit. Je leur ai expliqué, en anglais, que ce n'était pas la peine. Ca n'a pas marché. Changement de stratégie : j'ai planqué couverture et dessus de lit, et je mets correctement mon drap tous les matins (on ne peut pas décemment appeler ça faire son lit...). Pour l'instant, les résultats ont l'air positif. Enfin bon, je ne peux pas trop me plaindre d'être obligé de ranger ma chambre et remettre bien mon drap pour avoir le ménage fait.

Sinon, question cantine, ça pourrait être mieux. C'est très peu varié, pas souvent de sucré. Par contre dès qu'il y en a, les gens de la cantine m'en donne avec un grand sourire - j'ai toujours cette impression qu'il leur tient à coeur de donner une bonne impression de leur pays. Au petit-déjeûner, je prends du thé, de la papaye, du jus de fruit et quatre tranches de pain de mie grillé. C'est beaucoup, et pourtant ils ne comprennent pas pourquoi je refuse leur omelette au piment (qui est pourtant bonne).

Comme on n'est pas très nombreux à y manger (une centaine de places), et qu'ici, il ne fait jamais froid, elle est située en extérieur, sous des toits de paille quand même. Ca fait très antillais dans mon esprit, et c'est très agréable d'avoir un peu d'air quand on mange.

Pour résumer, j'ai quand même bien de la chance d'être mieux logé que ces trois dernières années, gratuitement qui plus est.

Ce qui devait arriver arriva

J'ai été assez malade hier, et Bertrand l'est aujourd'hui. C'est ça de faire le malin et de manger des trucs qu'on ne s'autorisait pas au début. J'ai bien du perdre 3 kilos dans l'affaire, j'ai vomi mon repas de mercredi soir, et n'ai rien mangé de tout le jeudi. Ca va mieux pour moi aujourd'hui, prions pour Bertrand.

mercredi 23 avril 2008

Compléments d'Hindouisme (par Bertrand)

Résumé de l'épisode précédent : Les dieux (devas) sont devenus immortels grâce à l'aide inopinée des dieux du trimurti. Lors du banquet organisé pour fêter la victoire, un journaliste va interroger les membres du trimurti pour essayer de mieux les connaître (au mieux réussir à obtenir une réduction sur les miracles). Voilà son interview de Brahma publiée dans les Echos du Paradis :

John Journaliste : "Salut la Brahme ça farte ? Dis-moi ça te dirait de répondre à un petit questionnaire de sondage, c'est pour la télé. Tiens d'abord prend la pose avec tes amis, j'enverrai la photo à ta mère.

(Suit la photo choc du trimurti où on reconnait dans l'ordre Brahma aux quatre têtes, Vishnu avec les serpents et Shiva avec un troisième oeil sur le front)

Trimurti

J.J. : Merci les gars à toute. Bon Brahma revenons à nos moutons, est-ce que tu peux nous dire d'où tu viens, qu'est-ce que tu fait dans la vie, si t'es marié, pacsé peut-être, et surtout pourquoi t'as quatre têtes, t'as fait un voyage à Tchernobyl ou tes parents ont voulu te noyer dans le Gange ?

Brahma : Bon je vais commencer par le début. Je sais pas si tu te souviens le début du monde, à mais non t'étais pas né. Bon ben au début il y avait Shiva qui avait trouvé une joli barque pas chère, il a emmené sa copine pour faire un tour dessus avec lui et à un moment il passe à coté d'un lotus, qui s'ouvre et moi j'étais à l'intérieur, je précise que j'étais tout habillé. Je vous conseille le lotus c'est mieux que les choux, d'autant plus que depuis le lotus est resté accroché à mes pieds, alors t'imagines avec un chou, j'oserais plus me montrer en société.

J.J. : Trop classe et du coup tes pieds sentent pas la rose mais c'est tout comme. Et sinon tu fais quoi de tes journées ?

B : Eh bien avec Vishnu et Shiva on s'est partagé les tâches quand on a vu tout le boulot qu'il y avait à faire. Personnelement je suis le Créateur, j'ai créé le monde quand je suis né et quand je mourrai il disparaîtra. Sinon je fais pas grand chose, et comme je m'embêtais j'ai mis en place un petit jeu, tu l'as peut-être vu j'ai fait une annonce c'est paru dans les journaux, radio et télé, j'ai les moyens. Ca consiste à exaucer le voeu de tous ceux qui font une acsèse, un jeûne en fait où tu reste assis en position du lotus. Ca a eu beaucoup de succès, même si des fois les autres dieux m'ont pris en partie pour responsable quand j'ai donné l'immortalité à un démon notamment. On a quand même bien rigolé.

J.J. : OK, je te toucherai deux mots hors interview. Et sinon la petite famille ?

B : Je suis marié avec Saraswati, la déesse du savoir, des arts et de la musique, elle vient juste de sortir un album d'ailleurs, 'Cythare accoustique', c'est d'enfer. Mais c'est un amour platonique, on n'a pas d'enfants, c'est surtout pour les impôts qu'on a fait ça et puis c'était pour remercier Saraswati de m'avoir remis sur le droit chemin.

J.J. : Sur le droit chemin ? Tu buvais, tu te droguais, tu te piquais ? Non je sais tu regardais le cricket à la télé. Mon pauvre ami ça a dû être affreux...

B : Pas du tout, je suis propre sur moi, je ne suis que le Tournoi des 6 Nations et en plus j'aime pas les Anglais. Non vraiment c'est pas le problème. En fait un jour j'ai eu un gosse, une fille, Shatarupa je l'ai appelée. Elle était trop belle et super sexy en plus. Alors pour ne jamais la perdre de vue j'ai eu l'idée de me faire pousser cinq têtes pour la voir dans toutes les directions. Ensuite je sais pas pourquoi les autres dieux ont dit que c'était malsain, qu'un père avec sa fille c'est interdit et tout et tout. Alors Saraswati m'a dit qu'elle m'épousait pour étouffer l'affaire et Shiva m'a tranché une tête pour faire le malin. N'empêche que si je la recroise cette petite...

J.J. : Eh ben c'est du joli papy, on drague les minettes. J'comprends mieux pourquoi personne ou presque te voue de culte parmi les Hindous, petit voyou. Bon et pour finir t'as quel âge au fait ?

B : Oh je suis encore jeune, de toute façon je vis 100 ans. Mais c'est des années spéciales, d'ailleurs il n'y a que moi qui les utilise, 100 ans de Brahma ça fait 311 mille milliards d'années traditionnelles. Et après c'est la fin du monde. Je te propose un petit peu de nectar ?

J.J. : Non merci je bois pas, je conduis. Je prends une dernière photo avec toi pour le souvenir, t'étais trop de la balle comme gars. Je te kiffe grave."

Brahma

mardi 22 avril 2008

Souvenir de la 4ème (par Thierry)

dernier rang, remarque dans le bulletin du genre "amuse la gallerie". C'étaient les cours de techno du collège. Et bien aujourd'hui, ces notions que je refusais d'ingurgiter m'ont resservi. Déjà la fastidieuse classification des résistances avec les fameux anneaux de couleur. Et ensuite la soudure.

Souvenir de la sup. Dernier rang, remarque dans le bulletin "Pénible". C'était le cours de physique de prépa. J'ai dû me rappeler de comment fonctionnait -et fonctionne toujours- une diode.

Cet effort de mémoire aussi subit qu'imprévu est dû à mon réveil : puisque la technicienne n'a pas le temps, et moi si, pourquoi ne ferais-je pas mes circuits imprimés moi-même ? Je demande conseil au thésard avec qui je suis binômé, et c'est parti...direction le bureau de la technicienne, qui est très sympa au demeurant. Là je commence à souder, mais, rassurez-vous, loin des maîtres du domaine.

M Duhamel, mon prof de 4ème, nous enlevait des points dès qu'on redemandait de l'étain...aujourd'hui, j'aurais eu 0. Mais bon, c'était moche mais opérationnel. Fallait après faire d'autres petites choses, plus techniques. C'est la technicienne qui s'en est chargé, faut pas trop m'en demander non plus.

Au total, remettre les mains dans le cambouis m'a bien fait plaisir, au fait près qu'une salle avec des lasers en marche est climatisée, au contraire de l'atelier de soudure. Il faisait 35 degrés dehors (308 K), plus dedans. Ca restait supportable.

Bon, pour finir mon laser tunable, il me manque toujours des composants, dont certains sont retournés chez le constructeur pour défaut de construction. Mes lendemains restent tranquilles.

Visites du week-end (par Thierry)

Je mets cet article en ligne grâce à Audrey, qui m'a écrit hier "et vous travaillez pas le dimanche, tu dois être en train de te balader là, j'irai faire un ti tour sur votre blog demain, histoire de voir si vous avez eu de nouvelles aventures". Tu as raison, Audrey, on ne bosse pas le dimanche, contrairement à un bon nombre de chercheurs locaux.

On a laissé nos rêves de 10h de bus pour aller visiter les merveilles de villes alentours, pour mieux finir de visiter Bangalore.

Il existe un tour de la ville en bus, mais il dure 5h30. La ville est grande...On a donc décidé de nous rendre par nous-mêmes aux 6 arrêts de ce bus en auto, un par un. Le premier samedi : Bangalore Palace. Très beau bâtiment, admirez par vous même.

Le palais de Bangalore

L'entrée coûte deux fois plus cher pour les étrangers, soit 3 euros, dans ce (faible) prix est compris un guide anglophone et compétent juste pour nous deux. Il nous indique d'emblée que le palais appartient au roi de la région, sans nous préciser qu'il ne gouverne plus du tout (avant si, les Anglais s'appuyaient sur les rois locaux). Ce palais a 110 ans, et le roi actuel est, à 55 ans, le 26ème de la lignée. On lui fait remarquer que 26 rois en 110 ans, ça fait pas longtemps de règne chacun, mais il nous maintient "Yes, 26th king". De rapides recherches ont montré que la lignée a commencé au 15ème siècle...

Il était pieds nus, et moi, pour me rafraîchir, ai décidé d'en faire de même. Ce n'était pas de son goût "You can put your chalis. This palace is sacred for us, so we don't wear shoes, but you you can wear chalis." Il était effectivement très enthousiaste à propos de ce palais, il fallait l'entendre s'extasier devant les miroirs belges, les papiers peints japonais, les mosaïques espagnoles ou les colonnes d'un seul tenant "One piece stone. One piece stone. No junction. No junction. Look ! Look !" Mais honnêtement, sans que ce palais soit aucunement sacré pour nous, il y avait de quoi être enthousiaste. Le tout était et majestueux, plein de marbre, et de bon goût, avec de jolies arches et cours intérieures.

On sort chauds mais ravis dudit palais. Direction Mahatmah Gandhi Road, grande artère de la ville. Là on se rend compte de l'occidentalisation de la ville, de la fascination qu'exercent les magasins occidentaux. Il y avait bien de nombreux marchands de tapis ou de saris en soie, qui essayaient de nous faire acheter quelque chose en déballant la moitié de leur stock pour qu'on voit comme c'est beau, mais c'est dans un supermarché qu'on a fini notre journée, à manger un sandwich et acheter quelques victuailles. Finalement, rien de très nouveau dans ce quartier, même pas les jus de fruits frais aussi bons que prévus ou les gros touristes blancs, en short alors que ce n'est pas du tout la coutume.

Le lendemain commence par une longue panne d'électricité, fuie chez un marchand de fruit de rue ("de rue" s'applique au marchand, pas aux fruits). Pour nous faire acheter plus, donc gagner plus, l'adolescent nous a fait goûter presque tous ses fruits. Tactique gagnante, ils sont très bons ! Ensuite, visite du grand parc de la ville, inintéressant, le riz soufflé acheté et la joie des enfants jouant avec des ballons de baudruche mis à part. Ensuite s'offre à nous Vidanha Soudha, le parlement, but de notre visite. De jour, cela ressemble à un gros bâtiment majestueux, dont les 300.000 euros annuels d'entretien paraissent démesurés pour la région (à comparer avec les 150.000 euros de la construction...). Mais, éclairé tel qu'il l'est le dimanche et les jours fériés (merci wikipedia, pas merci le chauffeur d'auto qui nous a prétendu le contraire), c'est autre chose.

Cette photo est à la fois trop et pas assez zoomée : on ne voit pas le bâtiment en entier, mais on a du mal à distinguer la finesse de la chose. Ce n'est pas très grave.

Malheureusement il est impossible de rentrer voir dedans ce qu'il s'y passe.

La journée se finit dans un bar "neuilléen", recommandé par le Grec de mon institut. On y a mangé du boeuf, beaucoup de boeuf, et bu de la bière, un peu de bière, au mileu de filles qui dévoilaient leurs épaules -ce n'est pas non plus la coutume-, et de fans de cricket -là par contre c'est la coutume. Dont nos voisins, qui nous ont bien aidé ("is it beef ? is it spicy ?"), nos deux premiers Indiens sans le fameux accent indien. Un fort accent américain le remplaçait.

Prochain week-end : on bouge, peut-être voir le grand-frère de Bangalore Palace, à Mysore, deuxième ville de la région.

dimanche 20 avril 2008

Proverbe indien (2ème épisode)

N'attends que ruades de l'amitié d'un âne.

samedi 19 avril 2008

Quelques notions d'hindouisme (par Bertrand)

Après la visite du premier temple où on a rien compris, j'ai fait quelques recherches, sur wikipedia notamment, sur l'Hindouisme. Voila ce que ça donne.

Tout d'abord les Hindous partagent les êtres "vivants" en 5 catégories : les devas (dieux), les asuras (démons), les hommes (séparés eux-mêmes en castes mais on verra plus tard), les animaux et les végétaux. Tous ces gars là ont en commun d'être soumis au lois de la réincarnation. Même les dieux, me direz-vous ? Eh bien oui, sauf que les dieux sont immortels, les petits malins...

D'ailleurs je vais vous raconter comment ils en sont venus à être immortel : (attention ce qui suit est réalisé avec trucage, ne pas reproduire chez soi)

A l'origine tout le monde était mortel, un jour les dieux et les démons ont commencé à se battre pour être les maîtres du monde, un souhait bien légitime. Alors là attention au script digne de film hollywoodien : les dieux se font découper, alors ils demandent de l'aide au trimurti (dieux suprêmes, au nombre de trois : Brahma, Vishnu, Shiva), Brahma (considéré comme el papa du trimurti) demande alors aux devas et asuras de s'unir pour aller chercher la nectar qui rend immortel. Les démons acceptent naïvement.

Pour obtenir la substantifique moëlle, ils doivent (selon la traduction française) "baratter l'océan de lait", pour ce faire ils renversent une montagne sur une mer en lait, ils enroulent un serpent autour de la montagne et ils tirent à tour de rôle les deux bouts du serpent, style force basque. Ca fait une sorte de toupie qui baratte (voilà ce qu'on apprend aux petits indiens, comment se faire une baratte en plein désert). Bon ensuite il y a tout plein de trucs magiques qui sortent sous forme de petits pots de beurre et le dernier est un bonhomme qui tient une coupe du nectar magique dans ses mains. Les démons qui sont vraiment très très méchants (quoiqu'un peu ***) veulent prendre la coupe pour eux. Ni une ni deux, Vishnu se transforme en femme magnifique, les démons ne la lâchent pas des yeux et Vishnu en profite pour leur subtiliser la coupe et l'offrir aux dieux. Ceux-ci envoient alors les démons en enfer.

Barattage de l'océan de lait dieux

Pour l'anecdote, de la mer de lait est sorti un puissant poison, Shiva qui est über-balaise le boit cul-sec (sans vomir ni même roter), SAUF trois gouttes qui tombent sur terre et que boivent alors serpents, scorpions et autres bestioles à venin.

Ca c'est rigolo, mais le problème c'est qu'il y a aussi des gouttes de nectar d'immortalité qui sont tombés sur terre, dans quatre fleuves dont le Gange d'après ce qu'on raconte. Du coup des millions d'innocents se baigne dedans croyant qu'une goutte, dilluée au moins à un pour dix millions de milliards, est plus forte que les millions de bactéries du fleuve. Les chiffres leur donnent tord : nombre de maladies attrapées dans le Gange, plusieurs milllions par an; nombre d'indien immortel, zéro par an.

Et voilà pour la petite histoire. Bientôt la saga du trimurti.

La dure vie de chercheur (par Bertrand)

Je ne peux résister à l'envie de vous conter ma première semaine de stage.

Tout a commencé le vendredi 11 avril, le lendemain de notre arrivée. Je me pointe au labo à 9h30, oui déjà première particularité du labo (et de l'IISc en général) les horaires ne sont pas définies, on peut arriver quand on veut, aller manger et goûter à l'heure qu'on veut et il est même possible de venir travailler le soir, jusqu'à 2h du matin.

Mon tuteur me présente aux autres élèves du labo qui m'aident à accomplir les formalités d'arrivée, un peu pénibles ; puis mon tuteur me dit vite fait ce qu'il me donnera à faire dès que les machines, qui sont pour l'instant en kit dans des cartons dans le labo, seront montées. Arrive 5 heures et je quitte le labo en souhaitant à chacun un bon weekend.

Le lundi, férié, je me pointe au labo l'après midi, car les chercheurs n'ont cure de ces jours fériés qui retardent leur travail. D'ailleurs les weekends non plus ils n'en ont cure. Passe donc l'après midi et vers 4h arrive du travail: mon tuteur confie à un élève prénommé Viswanathan et à moi la lourde tâche (qui nous décombe) de mesurer l'impédance de cinq pastilles de ferrite. Viswa (c'est le diminutif de mon collègue) me propose de commencer le lendemain aux aurores, proposition que je ne peux refuser.

Le lendemain, mardi donc, notre travail commence : il nous faut peindre les deux faces des pastilles de fer avec de la pâte d'argent qui servira d'électrode pour les mesures (style condensateur). La manip consiste à déposer la pâte avec un pinceau sur une face, puis laisser sécher une heure pour que l'argent se solidifie. Après trois heures d'attente l'argent n'est pas sec, mais on décide de s'attaquer à l'autre face qu'on laisse sécher dans la nuit.

Le lendemain, mercredi, l'argent n'est pas sec, mais on décide quand même de continuer : il nous faut coller des fils aux électrodes d'argent avec toujours la même pâte d'argent sale. On laisse sécher trois heures (tout juste le temps de manger) et comme ce n'est pas sec on en vient à se poser des questions. On apprend alors que l'argent qu'on a utilisé ne se solidifiera jamais car c'est de l'argent pur. Ni une ni deux on reçoit un pot d'argent additionné à une résine qui se solidifie en une heure. On opère quand même à une dilution un tiers-deux tiers avec l'argent pur (deux tiers de pur), pour rigoler me dit-on. On laisse sécher la nuit.

Le jeudi nos échantillons sont mous comme des escargots. Après une bonne rigolade on nous donne de l'argent qui sèche en 30 minutes au four. En quatre heures nos échantillons sont prêts et secs. On attend alors 9 p.m. pour faire les mesures (on attendait celui qui utilise la machine), à 23 heures c'est terminé, au lit.

Si je me permets de raconter ça maintenant c'est que les résultats sont arrivés, on a de belles courbes et mon tuteur est content. Ah vraiment le métier de chercheur n'est pas de tout repos. Toutefois cette tranquilité et ce laisser-aller me conviennent bien, je crois que ça va me plaire.

D'ailleurs aujourd'hui aussi c'est férié et tout le monde travaille au labo...

vendredi 18 avril 2008

Mon labo (par Thierry)

fallait bien en parler un peu un jour.

Je bosse au Raman Resarche Institute (RRI), bâtiment Light And Matter Physics (appréciez le jeu de mot, ça fait LAMP). Mon groupe tente plus précisément de faire un condensat de Bose-Einstein, pour les rares à qui ça parle un peu. Ce sont donc des expériences, basées sur une théorie assez importante.

Je suis censé fabriquer, à partir d'une diode lasrer, un laser tunable. Il ne s'agit bien sûr pas de monter des néons sur le côté et de lui adjoindre un double pot d'échappement de la lumière, mais de pouvoir régler sa longueur d'onde à l'aide d'une petite cellule piezzo-électrique. Or, pour cette cellule, faut de la connectique, que je ne sais pas souder.

Et donc j'attends que la technicienne en électronique ait du temps pour me le faire. Oui, vous avez bien lu, ici, même en électronique, les techniciens sont des techniciennes. C'est une des spécificités du RRI que d'avoir beaucoup de femmes parmi ses chercheurs. Une autre spécificité est l'abondance de thésards, peu formés à la théorie comparé aux cartésiens de Français. Et donc, en attendant, je discute avec eux, qui attendent aussi quelque chose de la technicienne (qui est au demeurant très sympa et a enfin pris mes empreintes digitales pour que je puisse rentrer dans le labo). L'ambiance est donc très agréable, d'autant plus que tous les footballeurs du RRi se retrouvent à 18h15 pour la petite partie hebdomadaire. C'est très sympa, bien que d'un faible niveau, notamment car ils sont tous gringalets. "Normal", dit Bertrand, "ils ne mangent jamais de viande rouge ces gens là. Regardez moi, je mange plein de boeuf et de canard, et sans rien faire je suis plutôt gaillard."

Sinon, après une semaine d'entraînement, j'arrive plutôt bien à les comprendre, et même entre eux, ils parlent souvent anglais.

Ah oui, j'aillais oublier...les horaires sont plutôt souples, 35h en tout dans la semaine. Et c'est bien agréable, même sans avoir de famille à la maison.

jeudi 17 avril 2008

Rencontre (par Bertrand)

Aujourd'hui nous avons rencontré un habitant de l'Inde un peu particulier, un singe en fait, genre macaca. Voila une photo de quelqu'un de sa famille (pas Bénus, rassurez vous) :

Macaca

Bien sûr les singes sont plutôt communs en Inde mais ça fait toujours bizarre de sortir de chez soi et de tomber nez à nez avec cet animal, tranquillement assis en train de se manger les crottes de nez, on l'a appelé gros dégueulasse.

J'espère bien que notre prochaine rencontre sera un tigre ou un éléphant mais en ville ça me paraît difficile.

Proverbe indien

When you are in the water you swim.
Indian Proverb

Ca reste à prouver, je pense que Pimousse sera d'accord avec moi.

Bertrand

De la gastronomie indienne (par Bertrand)

Si on a choisi de partir en Inde c'est aussi pour goûter lesspécialités épicées du coin. Alors bien sûr en France quand on parle derepas indien ça fait réver, ça fait exotique. On pense tout de suite autavail des cuisiniers pour marier si joliment les épices, faire revenirles morceaux de viande dans une sauce relevée, préparer un riz parfait qui ne colle même pas. On a cru ça jusqu'à dans l'avionMumbay-Bangalore, où on a eu droit à un repas indien "à l'occidentale".Mais bientôt la dure vérité éclata au grand jour, ce qui caractériseles repas indiens c'est le riz, encore le riz, rien que le riz. Tout lereste n'est que fioriture et décoration, ainsi chaque sauce ouaccompagnement ne fait que modifier le tronc commun de l'alimentationqu'est le riz.

Mais rien de tel qu'un petit exemple en image :


Plat indien typique : du riz, etc...

Prenonsce plat indien typique, composé de quatre pots de sauces, un "pain",trois mixtures de légumes et du sel. Bien sûr j'oublie de mentionner leriz mais il fait partie de l'assiette, sa présence est triviale etindiscutable.

Commençons par le pot de gauche: vu son aspect laiteux c'est du yaourt, sûrement le dessert, laissons ça pour plus tard.

Vient ensuite la sauce brune, comme on ne peut pas la manger toute seule on la mélange avec le riz, ce qui, ne soyons pas toujours mauvaise langue, améliore bien le sacro-saint riz.

On passe ensuite à la sauce jaune, que l'on incorpore au riz. On se dit alors (naïvement comme on le verra plus tard) "Chouette une autre sauce aussi bonne que la première". Effectivement c'est une autre sauce.

Quand vient le tour de la troisième on se dit que si c'est une autre sauce aussi bonne que la première il vaut mieux directement passer à la suite.

On se saisit alors du "pain". Comme la plupart des pains c'est bon mais c'est fade. Dans un éclair de lucidité on pense au sel pour nous sauver la mise. Mais rien ni fait, du pain restera toujours du pain, et on finit laborieusement sa dernière bouchée avec un peu de riz pour pousser.

Puis on s'attaque aux légumes: alors là très bonne surprise quand on s'aperçoit que le premier tas est composé de patates et de tomates, tout ce qu'il y a de plus classique. Après quelques bouchées on prendra soin d'y incorporer le riz, pour le faire passer.

La salade ne fait qu'une bouchée, puis on goûte la mixture rouge qui ressemble fortement à de la sauce tomate. Notre intuition est la bonne mais ce qu'on ne savait pas c'est que le cuisinier très joueur avait rajouté du piment ! Alors que les saveurs disparaissent peu à peu, au même rythme que les papilles gustatives, on se dit que finalement le riz tout seul c'est pas mal non plus.

Et alors me direz-vous, quid du yaourt ? Et manque de chance ce n'était pas un dessert, celui-ci n'est pas plus sucré que mes pieds (c'est dire). Il paraît même un peut fade, et ce dès la première bouchée. Le mangeur, honteux et confus, jura mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus, et que la prochaine fois il mélangerait piment et yaourt.


Après tant d'efforts le résultat est là, notre assiette est vide, on a tout donné pour la finir et, enfin, on peut le dire, on n'a plus faim. N'est-ce pas ce qu'on recherche quand on mange ? Mouais.


Barème du plat indien de base (sur 5):

  • Remplissage de bide : 5
  • Variété : 2
  • Lourdeur du repas : 3
  • Quantité de sucre : 0
  • Quantité de graisse : 0
  • Quantité d'épice : 4
  • Quantité de viande : 0
  • Quantité de canard : -1
Pour calculer le score objectif correspondant à la notation ci-dessus on calcule l'écart avec un barème de base correspondant à ce qui se fait de mieux en repas dans le monde entier (certifié par l'ONU et la région Aquitaine), j'ai nommé le magret de canard avec des petits haricots, quelques patates, salade, fromage et un gâteau basque en dessert. Barème: 5 5 3 2 5 1 5 5.
Ainsi notre pauvre plat indien de base obtient le score médiocre de 25. C'est quand même mieux que le repas anglais traditionnel, que les indiens se rassurent.

Nous avons donc remis les choses à leur place, un repas indien de base c'est quand même pas top, ça vaut à peine une pizza...
Heureusement qu'ils n'ont pas que ça (enfin ceux qui ont un peu de sous du moins...).

mercredi 16 avril 2008

La petite pub de 14h24 (par Thierry)

Je reçois un appel tous les jours, en Indien, d'un numéro inconnu. C'est une petite chanson, puis après ils parlent d'un air mystique. Hier je l'ai passé à un Indien, qu'il me dise de quoi il s'agissait. Il a rigolé, puis a donné le téléphone à son voisin, en disant "Oh. It is kannada, and I don't speak kannada". Selon le kannadaphone de service, c'était une pub. Voilà, je m'en lasserai peut-être, mais pour l'instant, elle me fait bien rire.

Après réflexion, recevoir un appel non voulu et incongru tous les après-midi me fait penser, en beaucoup moins sexy, à la chanson Poèmes des Hurlements d'Léo, qui commence par

Elle m'appelle toutes les nuits pour me dire des poèmes
Même si c'est plutôt dangereux, près de ma femme endormie
Je ne dis jamais allô, de peur qu'elle comprenne
Que depuis 6 mois la nuit, elle fait un faux numéro

et finit par

Je suis dans de beaux draps mais ils sont froids

Voici un lien vers la chanson, que j'apprécie par ailleurs : http://www.deezer.com/track/18439

mardi 15 avril 2008

Et vous, des nouvelles ?

Ce message est surtout aux amis que Bertrand et moi avons en commun, soit les copains de l'X, mais les autres sont aussi les bienvenus. Laissez-nous en commentaire des nouvelles de vos stages respectifs, ça peut être un moyen assez pratique de savoir à peu près qui en est où.

dimanche 13 avril 2008

Première visite de la ville (par Thierry)

Sitôt levés et douchés, vers 14h, on est allé faire les courses : de l'eau, du papier toilette, de la lessive, des gâteaux secs et des fruits qui se sont avérés un peu décevant. Bilan (des courses) : moins de 15 euros, pour beaucoup de kilos. Ensuite, on voulait visiter un peu la ville, mais on ne savait pas trop où aller. On a donc opté pour la sécurité : demander à un vigile de mon institut qu'est-ce qui valait le détour. Il nous a aiguillés vers Iskon Temple.
Là, beaucoup de monde, et obligation d'enlever les chaussures (consigne pour 1,50 centimes).

Le bâtiment vu de dehors est étrange, mélange de verre et de pierre

Dedans, grande queue, dont un moment où il fallait dire une prière tous les pas, et qu'on nous a gentiment fait court-circuiter. Heureusement. Le coeur du temple est intéressant, quoiqu'on n'en comprenne pas toutes les subtilités, par manque de connaissance de l'hindouisme. Bien que ce ne soit qu'un petit et récent temple, la ferveur est digne de Saint-Pierre de Rome. On se demande bien ce que ça peut donner dans les lieux sacrés.

Ce qui gâchait un peu le tout était l'omniprésence de ceux qu'on appellera les marchands du temple, très nombreux. Les locaux auraient bien voulu qu'on achète quelque chose, mais on n'avait même pas pu payer l'entrée, on n'avait pas de sous. Peu d'Indiens possèdent une carte de crédit (debit card...).

Ensuite, petite promenade dans le quartier. On s'achète tranquillement des sandales à 2 euros, puis on entre dans un magasin de téléphonie mobile. Ce fut assez pénible, à base de deux aller-retours chez le photographe, mais le vendeur était malin et sympa (bon vendeur donc). On a donc acheté un nouveau téléphone portable, adapté à la bande de fréquences utilisée ici, qu'on lui revendra en partant de Bangalore (en voyage, notre portable français fera très bien l'affaire). On a acheté aussi quelques minutes, à bas prix, comme partout ici.

Pour ceux qui se le demande, comme on n'habite pas au même endroit, et qu'on sortira probablement un peu le soir avec d'autres étudiants, on a jugé le portable indien utile.

Ensuite, restaurant très bon. On nous a mis de force dans la salle climatisée, et il y avait en permanence trois serveurs autour de nous. Quand ils ont vu que la nourriture était un peu trop épicée à notre goût (seulement un peu, c'est très supportable), ils nous ont re-rempli notre pot de yaourt aux oignons, qu'ils mélangent avec leur riz à tous les repas. Un des serveurs, apprenant qu'on était français, nous a fièrement parlé de Napoléon. C'est très mignon, voire touchant, de voir les Indiens faire des efforts pour donner une bonne image de leur pays. C'est en tout cas ce que nous a expliqué ledit marchand de téléphone portable, et c'est assez facilement perceptible. Bien sûr, on n'a payé que très peu, 1€50 par personne. De manière générale, les prix sont divisés par cinq ici, tant mieux pour nous.

Bangalore (par Thierry)

Bangalore est une grande ville, de 5 millions d'habitants, au sud de l'Inde.

Bangalore est connu pour l'informatique, elle fournit la moitié des articles indiens publiés dans ce domaine. Si on n'a pas encore croisé de gens déguisés en ordinateur, au moins dans notre quartier, les gens ont l'air à peu près éduqués, pas mal des gens à qui on est amenés à parler parlent anglais. Par contre, les conducteurs d'auto n'ont pas l'air de maîtriser l'anglais, et nous parlent sans vergogne en hindi ou en kannada, on ne sait pas trop bien distinguer les deux encore. Les autos sont les auto-rickshaws, trois-roues avec un moteur de mobilette (toute ressemblance avec les petrolettes de l'X est purement fortuite) qui pullulent dans la ville. C'est bien pratique pour se déplacer, et comme ils ont un compteur, il suffit d'en attendre un qui accepte de le réinitialiser pour y monter. Sauf la nuit, où ils veulent se faire payer un peu plus (et on les comprend).

Hier par exemple, petit problème de communication : on nous avait indiqué le nom d'un temple où passer l'après-midi, et le chauffeur de l'auto voulait avoir plus d'informations. Pas de panique, à un feu rouge, il a frappé à la fenêtre d'une belle voiture avec chauffeur, et l'homme derrière nous a tranquillement servi d'interprète. Les Indiens ont l'air comme ça, débrouillards, sans trop se compliquer la vie pour rien.

Il fait chaud, mais pas trop, quelque chose comme 30 degrés l'après-midi. Et comme il fait sec, c'est très supportable, voire agréable passé 4h.Pour qu'il ne fasse pas trop chaud dedans, toutes les pièces sont équipées de gros ventilateurs pendus au plafond, et les fenêtres sont petites. Le résultat est concluant. Si on a réussi à comprendre que la température est stable tout le long de l'année ("air-conditioned city"), on ne sait pas encore trop bien s'il y aura une mousson. On espère que non, mais de toute façon, on n'y coupera pas durant notre mois et demi de tourisme en Inde.

Un voyage tranquille (par Thierry)

Pour économiser pas mal d'argent, on a réservé un vol British Airways jusque Mumbai (nouveau nom de Bombay), via Londres, puis un autre d'une compagnie indienne jusque Bangalore. Un jour avant le départ, on reçoit un mail qui dit que notre vol Mumbai-Bangalore est annulé; et qu'on sera remboursés. Pas de panique, on en réserve un autre, avec une autre compagnie, au même prix.

Le voyage a commencé pour Bertrand à 10h44 du matin en gare de Morcenx, je l'ai rejoint vers 18h à Roissy. Doit y avoir des gens qui ne connaissent pas ce charmant aérogare parmi vous, et bien, si vous devez un jour être amené à y aller, méfiez-vous : c'est énorme ! Ils ont construit un VAL, mais pour aller de l'arrêt de VAL le plus proche jusqu'au bon terminal, c'est bien 10 minutes, d'un bon pas. Mais bon, on avait un peu d'avance, tout s'est bien passé.

Dans l'avion, on a pu avoir deux sandwiches enroulés, des wraps qu'ils appellent ça. Très bon. En compagnie d'un autre Polytechnicien en route vers Mumbai (stage dans un hôtel), Thomas Morisset, croisé par hasard, on a encore mangé à Heathrow en pensant que l'avion pour Mumbai partait à 21h, et que les Anglais ont déjà mangé leur rosbeef à cette heure là. Grave erreur ! Ils nous ont redonné un truc très bon, premier repas indien. On s'est retrouvé à côté d'une Française très sympa (je peux pas trop en dire plus, elle sera peut-être amenée à lire ce blog), qui va faire un stage à la Société Générale à Mumbai. Elle est a Science Po Toulouse, en dernière année il me semble, mais elle ne connais pas Manon. Marine ressemble peu ou prou à cette petite actrice méconnue:

Marine nous a dit que le logement à proximité du quartier d'affaire coûte presque aussi cher qu'à Paris, à comparer avec les 10 euros mensuels de la cité universitaire de Bertrand. Bien sûr, avant d'atterir, petit déjeûner copieux à 6h heure française.

L'aéroport de Bombay est situé juste à côté d'un bidonville, ça fait un peu peur. Mais bon, on était prévenus, et on sait que l'Inde (surtout Mumbai), c'est un mélange de grosses entreprises, de mysticisme, d'informaticiens et de bidonvilles.

Là le sport commençait : réussir à attraper notre avion de JetAirways. On a parfois suivi sans trop comprendre ce que les gens nous disaient, nous retrouvant dans le bon bus sans presque l'avoir voulu, mais tout s'est bien passé. Dans ledit avion, nouveau repas indien, toujours aussi bon. A l'arrivée, un taxi nous attend avec un petit panneau "Bertrand Lacoste +1", et il nous amène au bon endroit.

En résumé, le voyage a duré quelques 27 heures pour Bertrand, mais tout s'est bien passé.

Pourquoi un stage ? (par Thierry)

A l'X, tout élève se doit de terminer sa troisième année en effectuant un stage de recherche, de 3 mois. Bertrand et moi avions envie d'aller en Inde. En effet, comme me l'a fait remarquer mon oncle Hervé, on ne peut pas exclure avoir un patron indien plus tard (cf Arcelor-Mittal), et surtout, ce pays est attirant de par sa diversité et la paisibilité de ces gens. Grâce à l'aide d'un thésard indien à l'X et d'un prof , nous avons pu avoir des contacts dans deux laboratoires de Bangalore, où visiblement ils n'étaient pas contre la venue d'un petit blanc. Ma tutrice n'était visiblement pas très rapide pour répondre aux mails, mais bon, elle a bien fini par me signer ma convention de stage et me réserver un logement. Au total, je pense avoir reçu pas plus de quatre mails de sa part, et lui en avoir envoyé pas plus du double.

Conseillez-nous

Ce post s'adresse à ceux qui sont déjà allés en Inde. Qu'il s'agisse d'un temple à visiter, d'un plat à goûter ou d'une déconvenue à éviter, faîtes-nous partager votre expérience.

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