mercredi 17 décembre 2008

Info exclusive

La conférence que N. Sarkozy a donnée à l'Ecole Polytechnique était "assez démago", selon un élève Russe qui vient d'y assister.

Etonnant, non ?

C'est aussi pour voir si ça booste les visites de parler d'une actualité brûlante concernant notre président.

vendredi 12 décembre 2008

Comment se moquer efficacement de moi

J'ai reçu aujourd'hui ce courriel :

"Chère cliente, cher client,

Vous avez élu Voyages-sncf.com, site favori de l'année 2008.
Toute l'équipe se joint à moi pour vous remercier de votre confiance et de votre fidélité. Soyez sûrs que nous continuerons à mettre chaque jour notre expertise et notre passion pour faire de Voyages-sncf.com votre site favori en 2009, en 2010, en 2011... en 2020...

Rachel Picard
Directrice Générale"

Je leur ai bien sûr répondu ce que je pensais de leur site, et je vous adjoins tous à emprunter le site de la Deutsche Bahn, en français à cette adresse, quand il s'agit de consulter des horaires. C'est bien simple, il est instantané, et connaît les horaires des trains de toutes l'Europe, RER compris. De plus, avoir le trajet exact, ou l'ensemble des gares desservies par un train est facile (il suffit de cliquer sur le trajet ou le train). Bref, il est bien mieux.

mercredi 10 décembre 2008

Rod le taré...

... je parlais bien sûr de Rod Blagojevich, gouverneur de l'Illinois.

Bon vous me direz, tout le monde s'en fout du gouverneur de l'Illinois. C'est vrai, mais il doit nommer le remplaçant d'Obama au Sénat.

Bon le remplaçant d'Obama tout le monde s'en fout. Vrai aussi, mais l'info c'est que lui aurait voulu apparemment vendre le siège et non le donner au candidat le plus méritant. Ce qui, aux Etats-Unis, s'appelle de la corruption. En France aussi, pour le moment.

Ah oui, il aurait aussi voulu faire virer les journalistes du Chicago Tribune qui étaient trop critiques à son égard. Ce qui, aux Etats-Unis, est mal. C'est ce que je ne comprends pas: en France pourtant ça a l'air tout à fait permis, et quand tu fais virer plein de monde et que tu gagnes les élections on dit que tu es un bon tacticien.

Je comprendrai jamais rien aux Américains...

mardi 9 décembre 2008

Aïd-el-kébir

Pour des raisons culturelles on en parle moins que Saint-Nicolas, en Europe et aux Pays-Bas, mais pourtant c'est beaucoup plus important pour environ 20% de la population mondiale, presque 10% des Français et 5% des Néerlandais. Arrivant à point nommé à la fin du hajj (cinquième pilier de l'islam), la fête de l'Aïd-el-kébir est l'occasion pour nombres de musulmans de se retrouver à La Mecque autour de la kaaba, immense cube noir sensé symboliser la pierre sur laquelle Abraham allait sacrifier son fils Isaac (heureusement que le bon-Dieu était là pour lui rappeler que le mouton a un meilleur goût que le petit d'homme).
Pour se faire une idée de cette rencontre spirituelle, un article du Monde plutôt bien écrit (et pas polémique malgré ce que tentent de dire certains commentaires au sus-dit billet).

Sur ce portofolio, on se rend compte de pourquoi chaque année des gens y laissent leur vie. C'est tout simplement Lourdes, Amritsar, la gay-pride ou un France-Italie au Stade de France réunis en un même point de l'espace-temps.

Impressionnant.

PS : attention ce billet est signalé sans contenu falsifié. Enfin je crois...

lundi 8 décembre 2008

Une question à laquelle presque sûrement personne ne répondra

Mais bon, c'est pas grave, j'essaie quand même. Comment faites-vous pour déceler le vrai du faux dans les articles de Bertrand ? Ou alors, peut-être ça vous est égal, et tout ce qu'il raconte devient une belle histoire, fantaisiste mais rigolote ? Parce que bon, Saint Nicolas entraîneur d'une équipe de foot, c'est pas très sérieux, mais le reste ?
Je demande parce moi aussi j'ai parfois un peu de mal à discerner le vrai du faux, malgré le fait qu'on habite ensemble.

samedi 6 décembre 2008

La tradition de Sinterklaas aux Pays-Bas

Comme je l'ai dit précédemment, la tradition de Saint Nicolas (Sinterklaas ou bien tout simplement De Sint en néerlandais) est très fortement implantée aux Pays-Bas. De Sint y est bien plus célèbre que son alter ego le Père Noël.
Alors que dans certains pays et régions (Allemagne, Luxembourg, Alsace), Saint Nicolas est sensé se promener à dos de mulet accompagné du Père Fouettard, les petits hollandais ont droit à une autre version, surement en raison de l'Histoire du pays.


Plusieurs semaines avant le 6 décembre, arrive De Sint sur un bateau venant de Madrid, où il réside par ailleurs le reste de l'année. C'est donc à Madrid qu'il confectionne les cadeaux qu'il viendra ensuite distribuer à autant de jeunes hollandais excités.
Pendant ces quelques semaines, Sinterklaas se rend de maison en maison pour y déverser ses cadeaux, avec l'aide de Zwarte Piet. Zwarte Piet (comprendre Pierre Noir) n'a rien d'un Père Fouettard, mais comme son nom l'indique c'est un enfant noir, probablement en souvenir des enfants que le vrai Siant Nicolas avait jadis libérés de l'esclavage, dont quelques Numides à en croire la légende. A celà s'ajoute le fait que ce brave Zwarte Piet est chargé de livrer les cadeaux souvent par la cheminée, ce qui fait qu'accentuer son bronzage.

A noter les habits impeccables et d'époque qu'arbore Zwarte Piet. De Sint ne fait pas les choses à moitié, en plus de libérer les enfants de l'esclavage il leur offre aussi des habits qui en jettent.

Et si aux Pays-Bas, Sinterklaas est plutôt accompagné d'un gentil aide-de-camp plutôt que d'un vieux grincheux qui fait peur aux enfants, c'est aussi parce que c'est mieux pour les enfants. En tout cas c'est l'avis des pédiatres et psychiatres. Terroriser les enfants avec un fouet s'ils ne sont pas sages, c'est dépassé. Aujourd'hui, tous les enfants sont récompensés. Ainsi il y a plusieurs années, De Sint emmenait les enfants turbulents sur son bateau à Madrid, pour le bonheur des parents. Lors d'une interview exclusive, De Sint a récemment annoncé avoir mis fin à ces activités - de peur aussi d'être poursuivi par la police mexicaine qui lui attribuait plusieurs plaintes.

vendredi 5 décembre 2008

Rémi Gaillard a encore frappé



Pour ceux qui ne connaissent pas, Rémi Gaillard c'est ça





ou encore





Son site Internet est http://www.nimportequi.com/index.php, il y a pas mal de vidéos plutôt rigolotes.

mercredi 3 décembre 2008

Des origines, dessins ni collages parlent

J'ai récemment parcouru un blog qui donnait quelques conseils pour attirer des visiteurs sur son blog : ce qui compte le plus c'est le titre, accrocheur et polémique. Bon là, le mien, il est incompréhensible mais poétique (vanne). On verra bien.


L'histoire commence en Turquie, aux alentours de 300 après JC, dans le petite bourgade de Myra (qui à l'époque ressemblait à ça). Les habitants de Myra étaient bien malheureux car ils n'avaient pas d'évêque. Impossible donc pour eux d'avoir une équipe de foot qui tienne la route, grâce à ses bénédictions un évêque (qui fait aussi office d'entraîneur) est alors la seule source indétectable de dopage.

Heureusement un jeune prêtre arrive un jour sur un bateau, et on apprend bien vite que ce prètre a sauvé, pas plus tard que la veille, un marin de ce même bateau, de la noyade. Ni une ni deux il est désigné évêque par ses pairs et le maire. Il devient par la même occasion protecteur des marins. On lui donne le doux nom de Nicolas, du grec niké, déesse de la victoire, et fondatrice d'une célebre marque de souliers.



Le petit Nicolas, sans P, a alors une lourde tâche à accomplir. L'équipe de foot est en CFA et ils ont un mauvais gardien. Heureusement les jeunes sont plus que prometteurs. Nicolas le sent bien, il peut faire quelque chose avec eux. Et pour sûr, l'année suivant son arrivée l'OM devient champion d'Anatolie dans la catégorie junior en battant le PSG (Patelin-Sur-Glaise), le village voisin. Mais cette réussite n'est pas du goût de tout le monde et surtout pas du boucher qui avait parié toute sa marchandise sur la victoire du PSG. Se retrouvant à court de saucissons et de boudins blancs, il est bien content de voir arriver dans son échoppe les trois jeunes attaquants de l'OM qui venaient chercher un bout de salami pour fêter la victoire. Après les avoir assommés délicatement et sans souffrance, il les équarrit et les transforme en pâté en croûte.

Cependant Nicolas, étonné de ne point voir rentrer ses protégés se rend à la boucherie et découvre vite la supercherie : depuis quand un boucher ne vend que du pâté en croûte et trois combinaisons complètes de foot. Dans sa grande bonté il ressuscite les trois gamins et donne au boucher repentant une liste d'Ave et de Pater.


Mais un autre probleme attend Nicolas, malgré ses reussites avec les juniors, l'équipe première ne décolle pas. En grande partie à cause du gardien qui n'est pas très énergétique. Nicolas organise alors une grande confession-party avec toute l'equipe de foot dans l'espoir d'en apprendre un peu plus sur la vie du pauvre homme et savoir quelle est la cause de son tourment.
Il apprend alors que l'homme est très pauvre. Du coup il ne peut pas payer le dot pour ses trois filles. Refusant toute charité par dignité, il doit se résoudre a prostituer ses filles, ce qui reste bien plus honorable.

Nicolas doit faire quelque chose. Comme il ne peut donner directement l'argent au père il decide alors de se rendre la nuit chez lui et de lancer par la fenêtre trois sacs d'or pour les belles. Le lendemain le père decouvre les présents et c'est le coeur léger qu'il se rend à l'entraînement. Soulagé de ce poids, il peut alors bondir sur tous les ballons. Il devient alors la muraille des surfaces et Nicolas son bienfaiteur anonyme, devient le protecteur des prêteurs sur gage, dont l'emblème représente les trois sacs d'or donnés par l'évêque de Myra.


Le coup du cadeau surprise ayant bien marché, notre évêque decide de réitérer. Une orange par la fenêtre pour les enfants qui sont sages et un gros morceau de charbon pour les polissons. L'idée de Nicolas commence à faire des émules, et bientôt tous les habitants de Myra se prêtent au jeu. Tout le monde distribue des cadeaux, anonymement.

A la fin de sa vie, Nicolas est fier de lui, les enfants sont heureux à Myra, le commerce bat son plein, surtout dans le secteur du papier-cadeau, et enfin l'OM est en deuxième division.


Mais la légende de Saint Nicolas ne s'arrête pas avec sa mort, après la diaspora des marchands de papier-cadeaux vers le 16 février de l'an de grâce 412, la tradition des cadeaux surprises se répand dans le monde entier, même si à la chute de l'Empire Romain le pouvoir d'achat diminue et que les cadeaux ne se font plus que le 6 décembre, jour de la mort du bon Nico.
Il n'est pas non plus étonnant d'apprendre que Saint Nicolas est le saint protecteur de Liverpool, et ceci pourrait expliquer les succès du club de foot.


Saint Nicolas est aussi très célèbre en Russie (d'après un proverbe russe, si un jour Dieu meurt il y restera toujours Saint Nicolas), et au Pays-Bas, où paraît-il on respecte le mieux sa tradition.

Un site très bien où on peut en apprendre un peu plus sur les exploits de Saint Nicolas ici. Même s'il n'est fait nullement mention de la brillante équipe de Myra...

vendredi 28 novembre 2008

Un sujet lourd, un reportage plus léger

Un petit reportage du Monde, dans le bois de Vincennes. Presque rassurant, même si le tout n'est pas drôle. Heureusement, car, rassurantes, les deux autre publications du matin ne l'étaient pas trop.

De plus en plus triste

Vous l'avez sûrement suivi...des attaques très bien préparées ont déchiré Bombay. Des "gamins" (entre 18 et 25 ans) auraient accosté sur une plage de Bombay à bord d'un canot pneumatique, sûrement en provenance de Karachi (canot pneumatique sur un si long trajet, est-ce crédible ?), pour se diviser et attaquer différents lieux symboliques (pour rassurer les gens qui les ont vu débarquer sur la plage depuis leur canot, ils ont certifié être des étudiants). Dont deux grands hôtels (le Taj et l'Oberoi), une gare très fréquentée (Church gate pour ceux qui connaissent), le centre juif ont connu des fusillades sanglantes, plus des taxis soufflés et des tirs aveugles depuis une voiture de police volée, et encore d'autres attaques pas encore confirmées. Les forces spéciales sont toujours sur le terrain.

Dans un premier temps, il se disait qu'ils s'en prenaient aux ressortissants anglo-saxons, pour faire pression sur les gouvernements anglais et américains afin qu'ils arrêtent de soutenir la politique indienne au Cachemire -visiblement, ils ont trié les otages dans les hôtels et n'ont gardé ques les Britanniques et Américains. Ce n'est plus la seule hypothèse envisageable : Church Gate est une gare tout à fait normale, certes dans un quartier riche (Colaba), mais fréquentée par des Indiens presque exclusivement. On y est passé, plusieurs fois, soit dit en passant. De plus, ils est presque sûr qu'ils sont entrés dans les hôtels par les cuisines, et auraient ouvert le feu à l'arme automatique (AK 47 et autres dangereux jou-jous). Qui peuple les cuisines ? Des Indiens souvent pas très riches, et musulmans pour certains. De même pour les conducteurs de taxi.
Je trouve assez choquant qu'on lise un peu partout le nombre d'étrangers décédés (au moins huit, c'est beaucoup), mais absolument pas d'estimation du nombre de victimes indiennes, qui doit faire très peur : des rafales de fusil mitrailleur dans la foule à Church Gate ne laissent rien présager de bon.

On parle donc aussi de déstabilisation générale du pays, orchestrée par soit les Pakistanais, soit par les nationalistes hindous, qui accusent le parti du Congrès actuellement au pouvoir de n'être pas assez ferme avec la menace islamiste.

Toujours est-il que, en six mois, plusieurs centaines de personnes ont laissé leur vie : il y a eu Jaipur (60 morts), Ahmedabad (59 victimes), New Delhi (une trentaine) puis l'Assam (cause sûrement différentes, des autonomistes sont très probablement à l'originie de la soixantaine de décès). On avait fait part de l'extrême distance de la population après les attentats de Jaipur ou Ahmedabad, il semble que ce soit un tout petit peu moins le cas maintenant. Je vous retranscris le saisissant témoignage qu'a laissé Mukesh Mehta sur le site du Monde :
"Etant un Indien et habitant à Bombay, il est très difficile d'expliquer nos émotions aujourd'hui. On a peur, mais ce n'est pas la chose la plus importante, les "mumbaikars" (comme les gens de Bombay sont appelés) deviennent indifférents, à la violence, aux actes de terrorisme et aux morts, et cela me fait peur. (...) Il est ironique que la plupart des Indiens sont végétariens, pour respecter la vie des animaux, mais lorsqu'il y a une autre vie humaine, ils deviennent indifférents. Notre pays est l'un des plus pauvres du monde, 60 % de la population doit vivre au jour le jour, une journée s'ils n'ont pas du travail la famille doit rester sans manger. C'est le cas même à Bombay, les gens seront obligés de mettre des émotions à part et de recommencer leur vie comme si rien ne s'était passé, vive l'indifférence, la tolérance et l'esprit de l'Inde."

Je commence à avoir peur pour ce pays...là ils tiennent encore solidement ensemble, mais si ça continue comme ça pendant deux ans, avec en plus les nationalistes hindous au pouvoir, qu'est-ce-que ça va donner ? L'Afrique a l'air d'aller mieux, pas l'Inde.

PS : pour ceux qui connaissent, voici une carte Goople Map qu'Al Jazira a réalisée.

PPS : voici un article du Nouvel-Obs que je viens de trouver. Les attaques auraient été revendiquées par les Moujahidin du Deccan (plateau de Bangalore), probablement affiliés aux Moujahidin indiens, des combattants indiens musulmans, séparés du Pakistan, qui cherche à promouvoir la cause musulmane du pays (notamment à faire juger les responsables des attaques ethniques du Gudjarat en 2002, au cours desquelles 2000 musulmans ont été massacrés). Et s'attaquer aux Occidentaux servirait juste à faire plus de bruit. Plutôt convaincant comme analyse.

Encore un article judiciaire

Arrivé depuis le blog de Pascale Robert-Diard, en provenance de celui de Maître Mô, escale chez Maître Eolas entre temps. Ca parle un peu des peines planchers, dont, bien évidemment, je n'ai toujours pensé que du bien. http://maitremo.fr/2008/10/27/miserable/

jeudi 27 novembre 2008

La France (et l'Europe) dans la politique US

C'est remoi après une période d'hibernation due au fait que j'oublie régulièrement que des histoires sur la campagne américaine trois mois après, personne n'en aura plus rien à f*****.



Bon, on est déjà presque un mois après ladite élection et donc je sens l'intérêt de ma chronique baisser comme la bourse ces temps-ci, il faut que je me bouge. Justement, pour relancer l'intérêt du public, voici un sujet qui nous concerne tous, pour essayer de comprendre un peu mieux de comprendre les attaques des républicains, que l'on juge assez gratuites la plupart du temps, contre les Européens en général et surtout, surtout, la France en particulier.



Parce que bon, si on pouvait à la rigueur comprendre que les bushistes ne nous aiment pas après l'épisode irakien en 2003, les attaques comme celles de Mitt Romney, ex-favori à l'investiture républicaine, peuvent laisser pantois. Car oui, en jetant l'éponge ce monsieur a expliqué dans son discours qu'il se battait pour que les Etats-Unis (je cite presque): "ne deviennent pas un pays en déclin, comme typiquement la France".



Mais rassurons-nous, si les Français ont une place de choix lorsqu'il s'agit de balancer sur un allié traditionnel, le reste de l'Europe n'est pas épargné. En fait, les néoconservateurs ne sentent pas beaucoup d'affinités idéologiques avec les Européens, volontiers accusés d'être ces idéalistes superficiels, toujours vivants seulement parce que les Etats-Unis les protègent depuis la fin de la Deuxième Guerre. Ce sont aussi des pays socialistes où la liberté (entendre: économique) n'existe pas. C'est ainsi qu'on pouvait voir pendant la campagne des chroniqueurs accusant Obama de vouloir transformer son pays en un endroit où les gens ne sont pas la libres comme le Danemark.



Et les mêmes de dénoncer, surtout, l'européanisation des parties "libérales" du pays: la côte Ouest et le Nord-Est. Il est vrai que ces deux parties là du pays ont désormais en commun avec les Européens d'être massivement pro-démocrates. Et c'est là que l'on comprend pourquoi les attaques contre les Européens sont avant tout à visées internes au pays, pour rassembler le bon peuple contre ses élites des côtes. Evidemment, il ne faudra pas s'étonner après ce genre de stigmatisation que McCain n'enlève que 4 comtés sur 3000 km de côte Ouest, et seulement 1 comté (rural) dans toute la Nouvelle-Angleterre (6 Etats au N-E de celui de New York, 34 grands électeurs tout de même).



Quand à tout ce qui est français ou francophiles, plus que l'apanage des libéraux, c'est celui des élites libérales honnies. Car oui, aux Etats-Unis tout ce qui est français est classe, fait chic. Et si personnellement je ne m'étais jamais trouvé particulièrement classe en parlant français, ce n'est pas l'avis des Américaines en général (pour une description plus détaillée sur ce point, lire absolument Manucures and me, Tome IV :American Beauties, d'Aurélien R.). Et donc, si vous voulez rassembler le populo de droite et taper sur ces élites hautaines et manucurées, tapez sur les Français ou la culture française, tout le monde fera le rapprochement.



Il y en a un qui se rappelle que les gens font le lien, d'ailleurs: c'est ce bon John Kerry. Les Républicains l'avaient attaqué sur sa francophilie et ç'avait bien véhiculé une image élitiste et patricienne du candidat Démocrate, issu qui de plus est de cette bonne Nouvelle-Angleterre. Une image dont il n'a pas su se défaire.



Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, mais restez connectés, car je vais écrire trois autres articles dans les prochains jours avant de conclure la série. Vous apprendrez des choses sur le vieux Sud, sur les jardins des candidats, sur le progressisme version Obama, et si vous êtes gentils nous vous révelerons peut-être le nom du père de l'enfant de R*ch*d* D*t* (oh non, pas ça)...




PS Deux liens tant que j'y suis. Sur l'équation français=démocrate élitiste, voici la réaction d'un blogueur à la banderole du Petit journal de Canal + "Cassoulet forever" déployée le 4 novembre devant le siège de NBC. Vous y découvrirez que le cassoulet, ben c'est une marque d'élitisme:


http://dallasmorningviewsblog.dallasnews.com/archives/2008/11/you-say-bean-st.html


et l'histoire de la banderole ici:



http://www.lepost.fr/article/2008/11/18/1329544_je-suis-passe-en-plein-ecran-sur-nbc-avec-la-banderole-cassoulet-for-ever.html#xtor=ADC-218



Et puisque jamais deux sans trois, toutes les cartes pour comprendre les résultats des élections sont sur le site du New York Times (je sais, c'est un peu tard, on est tous passés à autres choses, mais bon...):


http://elections.nytimes.com/2008/results/president/map.html

mercredi 26 novembre 2008

Il n'y a pas qu'au PS qu'on prépare 2012

Un article du Monde qui donne, pour information, quelques chiffres de la délinquance et les discours des membres du gouvernement qui les commentent et les résument : Les mauvais comptes des mineurs delinquants

Lors de mon stage dans le commissariat d'Evry, il y a trois ans, mes collègues m'avaient donné quelques statistiques aussi, à l'époque aussi en total désaccord avec le discours du ministre de l'intérieur de l'époque, Nicolas Bruni. Les vols avec violences augmentaient certes, mais le nombre total d'affaires déclinait.

Bien sûr le discours officiel n'est pas dénué de sens, simplement il consiste à falsifier des chiffres pour donner plus de consistence à un discours populiste. Evidemment on se rend compte assez facilement de l'impact que donne un discours commençant par "D'après les derniers chiffres de l'INSEE," face à un "D'après mon voisin chasseur," pour les réformes de la justice basées sur la suite du discours, "les jeunes sont des délinquants, vivent les peines-planchers."


Pour en finir avec la politique, le chômage augmente, d'après le gouvernement c'est la faute de la crise, d'après mon voisin chasseur c'est plutôt l'effet Sarkozy, voilà ce qui arrive quand on favorise les heures supplémentaires et qu'on supprime les 35h dans la foulée. Pour augmenter le pouvoir d'achat ça n'a pas trop marché, pour les chiffres du chômage par contre...

vendredi 21 novembre 2008

Un peu d'humour

Tout d'abord un lien vers un site réalisé par Pénélope Bagieu : http://www.monbeausapin.org/
Ce blog a été créé spécialement pour publier des planches de dessineteurs plus ou moins connus et pour chaque visiteur Orange reverse en peu d'argent à la Croix-Rouge qui se chargera d'acheter des cadeaux pour Noel aux enfants qui n'en ont pas. Une très bonne initiative et en plus les dessins sont marrants. Pourquoi se priver.

Bien plus drôle, on peut voir dans le diaporama qui défile sur le côté de nouvelles photos de notre voyage en Inde, celles de notre dernier repas à Bangalore, avec notamment certaines photos de Thierry à la mode indienne, ie avec une moustache, tout ce qu'il y a de plus viril. A ne pas manquer.
Par ailleurs toutes les photos de notre voyage en Inde sont maintenant en libre accès sur http://picasaweb.google.com/bertrandetthierry.

Tot ziens

Nouvelle méthode à Catane, Sicile

Non, pas la mafia. Du foot tout simplement.

Il s'agit de la technique dite du "short baissé", ou du "regarde mes fesses, pas la balle", selon le degré de politesse. Testée à l'entraînement (vraiment), réalisée contre le Torino. Coup-franc pour Catane, Plasmati s'apprête à tirer. Mascara, infiltré dans le mur, baisse soudainement son short. Pour obstruer le champ de vision du gardien, ou pour tout simplement le déconcentrer, les experts n'ont pas encore tranché. Toujours est-il que la frappe de Plasmati a fait mouche -moi je pencherais pour la seconde solution. A moins qu'il n'ait eu subitement chaud.
L'intéressé se défend assez bien -avant Catane, il a du être avant centre de l'équipe de la fac de droit : "Est-ce que mon geste est interdit par le règlement ? Non. Ai-je commis une obstruction sur le gardien ? Je ne pense pas. Est-ce que mon geste est obscène ? Je ne me suis pas déshabillé, tout de même !". En gros, son raisonnement est "c'est pas interdit, donc c'est autorisé".
Il y a fort a douter que dans les prochains jours, un nouvel alinéa fera son apparition dans le règlement du foot en Italie.


Crédit photo : AP/FRANCESCO PECORARO

mercredi 19 novembre 2008

Un article qui glace

Et qui s'appelle "justice glacée pour vieille dame en détresse". Toujours de la fameuse Pascale Robert-Diard. Pas le plus passionnant, pas le plus long non plus. Au fait, je l'ai trouvé en lien dans le dernier billet publié sur son blog, où renvoie vers Pierre Bilger, qui raconte qu'un prévenu a du comparaître les pieds entravés ("du à l'excès de zèle d'un gendarme"), et que le président, plongé dans ses dossiers, n'avait même pas entendu le bruit des chaînes. Ils ont tous l'air de décrire une justice moins humaine.

samedi 15 novembre 2008

Des fêtes locales

Une des joies de l'expatriation reste la découverte de coutumes tout à fait locale et dont on ne parle même pas sur TF1, enfin pour l'instant.

Parmi les coutumes néerlandaises, se trouve la fête de Saint Martin, ou Martinsdag comme on dit par ici. Elle a lieu le 11 Novembre, il y a longtemps ce jour marquait le début de quarante jours de jeûne avant Noël.

En fait Martinsdag ressemble au peu à Halloween : les enfants forment un procession qui se déplace de porte en porte dans le but d'accumuler des bonbons, chocolats et autres denrées glucosées. En échange les joyeux bambins chantent des chants en l'honneur de ce bon Martin et trimballent des petits lampions avec eux. Ca m'a fait penser à Halloween chez les scouts quand un petit garçon tenant un lumignon et chantant s'est présenté devant la grande fenêtre du salon. Oui, il y a une immense fenêtre qui sépare le salon de la rue, juste à la place du mur, cela permet aux habitant de la maison de regarder passer le facteur et tomber la pluie, et aux passants de jeter un coup d'oeil à l'intérieur. Pour revenir au petit bambin, malheureusement, voyant que je ne pipais mot à son néerlandais il a vite fait d'aller mander l'aumône chez les voisins. C'est bien dommage pour lui, s'il avait parlé français, il aurait hérité de quelques macarons de Thierry, voire s'il m'avait chantonné du Brassens, il aurait mérité un petit peu de saucisson.

En tout cas cette fête est bien faite pour les enfants, et sur ce point on peut dire que les petits Hollandais sont mieux lotis que nous. En effet parfois les joyeux drilles reçoivent des cadeaux pour Martinsdag (Saint Martin, alors à l'époque motard dans la cavalerie romaine, avait partagé son blouson avec un SDF qui se les gelait au bord d'un route pavée. La crève qu'il aura eue le lendemain valait bien les millards de sesterces de droits d'auteurs qu'il touche maintenant). Viennent ensuite la Saint Nicolas le 6 décembre et Noël le 25, belote et rebelote. Et pour ceux qui ont des origines espagnoles, très peu nombreux aux Pays-Bas il faut le dire, compte tenu du climat, il y a les Reyes Magos le 6 janvier.
En France, même si on se dit antiaméricains, on fête surtout Noël comme chez l'autre Sam. Quel manque d'imagination.

vendredi 14 novembre 2008

Google toujours plus haut

Ils font de la philantropie, et parfois mieux que les spécialistes. Exemple : ils agrègent les recherches de mots clés "fièvre", "douleurs musculaires" et "symptômes de la grippe" par zone géographique, et ainsi détectent les épidémies avant que l'agence officielle ne l'ait fait, elle qui se base sur le témoignage des médecins, souvent consultés après Internet. Ils ont fait des tests sur les dernières années, leur résultats sont bons, et ils ont souvent presque deux semaines d'avance sur le Centre de Contrôle des Maladies.

Autre nouveauté : leur chat audio-vidéo, simple, et apparemment mieux codé (plus largement compatible) que Skype. Si vous voulez me parler, j'ai bien sûr les deux logiciels, identifiants pistouille sur gmail et thierry.kauffmann sur Skype (Bertrand a l'unique pseudo getzze).

Jusqu'où iront-ils ? Quand se reposeront-ils sur les lauriers, pour devenir une entreprise prout-prout ?

dimanche 9 novembre 2008

Amérique des villes et Amérique des champs.

Si Obama a résisté plutôt pas mal dans les campagnes, c'est aux villes qu'il doit sa victoire. Dans plusieurs Etats clés les écarts entre ses scores entre les villes et les campagnes sont saisissants.

Dans le Colorado Obama fait plus de 70% à Denver et à Boulder et y totalise 200 000 voix d'avance sur son rival (sur l'Etat il a à peu près... 200 000 voix d'avance).

A Philadelphie, un score soviétique de 83% pour Obama, avec au passage 460 000 voix d'avance. Difficile pour McCain de gagner la Pennsylvanie dans ces conditions: même s'il remporte la plupart des comtés ruraux, le retard cumulé de plus de 600 000 voix accumulé dans la région de Philly se traduit par un retard de... 600 000 voix.

En Virginie, le Démocrate ramasse la totalité de ses 230 000 voix d'avance dans les faubourgs de Washington DC (de l'autre côté de la rivière Potomac), ramasse aussi 80% dans la capitale de l'Etat -- Richmond. Cela, et sa victoire dans le port de Norfolk contrebalancent le vote de l'intérieur des terres.

Tout cela pour montrer le fossé croissant entre une Amérique urbaine (souvent plus cultivée) et une Amérique rurale, qui bon, connaît sans doute la Genèse mieux que moi. L'une vote très démocrate, l'autre très républicain. En fait cela fait sans doute longtemps que c'est vrai, mais c'est G Deubeuliou Bush qui a fait exploser cette tendance. Cela lui a permis de faire un tabac et les Réublicains sont passé de 39 millions de voix en 1996 (Bob Dole) à 50 millions en 2000 puis 62 millions en 2004. Les Démocrates ont eu beau gagner des voix d'une fois sur l'autre (de 47 M en 1996 à 50 M en 2000 et 59 M en 2004, merci wikipédia), ça s'est révélé un peu cours.

En fait Bush faisait la différence dans les "suburbs" car il jouait sur les peurs et dans ces zones résidentielles on est très peureux (source: Jean-Marie Le Pen, 2002). Ainsi, s'il était distancé dans les villes elles-mêmes, il se rattrapait dans ces banlieues en plein boom puisqu'à ce moment là les subprimes étaient un produit financier noté AAA qui permettait d'acheter une maison. Cela donnait une certaine modernité à son électorat: il a remporté 97 des 100 comtés qui connaissaient la croissance démographique la plus rapide (source: je sais plus).

Une crise financière plus tard, les Républicains ne sont plus prédominants dans ce type de secteur. Et ils n'existent toujours pas dans les comtés universitaires. Quand aux cités, elles ressemblent de plus en plus à des zones de parti unique. L'adhésion massive envers les démocrates n'y dépend même plus tant des couches sociales. Un exemple: New York où Obama ramasse 85% dans Manhattan, 88% dans le Bronx et plus de 74 % dans le Queen's et à Brooklyn. Il fait aussi des scores énormes dans le Nord du New Jersey, qui appartient à l'agglomération de New York. C'est un peu comme si toute l'agglomération parisienne se reconnaissait dans un seul candidat: voit-on le 16e (dans le rôle de Manhattan) et Argenteuil (dans le rôle du Bronx) se ranger derrière un seul parti?

Les Démocrates sont désormais (très) majoritaires dans tous les centres où s'imagine l'avenir économique et culturel du pays. Tant que les Républicains représentent des valeurs qui sont déconnectées de celles de ces centres, ils auront sans doute du mal à faire voter pour eux en jouant non pas sur les peurs mais sur les espoirs des gens. En tout cas le "maverick" qu'est John McCain n'a pas su y faire exception en 2008.

vendredi 7 novembre 2008

Elections américaines : petites analyses

Coucou à tous,

Je tiens tout d'abord à remercier Bertrand (mais c'est qui Bertrand ?) et Thierry pour héberger dans leur (très chouette) blog quelques unes de mes réflexions sur la campagne électorale qui vient de se terminer aux Etats-Unis. Plusieurs raisons à cela: je suis actuellement à Champaign à l'université d'Illinois (l'état d'Obama) où viennent étudier les jeunes de Chicago, mais aussi ceux des plaines du Midwest. Pour observer, décortiquer, se forger une opinion, c'est plus facile que depuis la France. La deuxième raison est que j'ai été au taquet pendant cette campagne, plus ou moins depuis janvier et les caucus de l'Iowa qui démarrent le processus électoral. Je l'ai donc suivie de près.

le postage va être un peu chaotique mais je vais essayer de fournir des points de vue originaux et de dire des choses qui peuvent échapper à nos esprits de Frenchies...

jeudi 6 novembre 2008

Deuxièmes prénoms...

On a suffisamment entendu que celui d'Obama est Hussein...mais jamais que celui de Biden est Robinette ! Je préfèrerais pourtant m'appeler Hussein, qui est un prénom qui existe, même si mal connoté maintenant, à Robinette ! D'autant plus que son père possédait déjà les deux mêmes prénoms...la seule solution est qu'il trouvait Robinette si risible qu'il voulait que quelqu'un endure les mêmes souffrances que lui, et ça ne pouvait être que son fils. Si la France et les Etats-Unis se brouillent, le Canard Enchaîné en profitera, c'est sûr.

mercredi 5 novembre 2008

Démographie des votes

Petite synthèse, pas liée, de la démographie des votes, grâce aux sondages sorties des urnes ("exit polls" en anglais, c'est tellement simple...), collectés sur le site de CNN. Ils vont beaucoup plus loin que ce qui est permis en France. Certains ont déjà du faire le boulot, mais c'est toujours Justifierintéressant pour moi de tout re-regarder par moi-même.

A propos, hier je suis allé me coucher alors que la victoire d'Obama était seulement très probable. En gros, j'ai pas attendu la côté ouest...et ce matin en arrivant au boulot, je vois le titre d'un journal "Americans wanted no change", au dessus d'une photo de McCain. Incompréhension...et en fait, le mec qui était en train de lire m'a montré l'autre couverture, à l'envers, titrant sur la victoire d'Obama. Le journal avait sûrement été imprimé avant les élections. Sur le coup, ça fait bizarre tout de même.

-Les femmes ont évidemment voté plus Obama

-Le plus de mélanine, le plus démocrate (dans l'ordre Blanc (seuls à avoir choisi en majorité McCain), Asiatiques, Latinos puis Noirs (96% !))

-Le plus vieux, le plus républicain (parmi les Blancs, seuls les 18-29 ans ont voté Obama)

-Les syndiqués ont voté Obama, les autres étaient plus partagés

-A part les très riches/postgraduates, le plus d'études ou le plus de revenus (corrélé), le plus républicain

-Seuls les Protestants ont voté en majorité McCain, et les Juifs ont le plus voté Obama (78% pour l'ensemble, alors que les Juifs blancs ont voté Obama à 83%...c'est bizarre, y'a pas trop de Juifs pas blancs il me semble) que les athées (75%). Axelrod (cf conclusion) est Juif, je crois que ça les a rassurés.

-Le plus pratiquant religieusement, le plus républicain (et les protestants plus républicains que les catholiques)

-Les born-again ont défoncé à 75% Obama...normal, quoi

-68% des primo-votants ont choisi Obama (jeunes+Noirs vs épouvantés d'Obama), parmi les autres c'est 50-50

-52-47 pour Obama parmi ceux qui ont fait leur choix avant septembre...à quoi servaient les millions dépensés depuis ? Les deux auraient mieux fait d'aller au WEI de toutes les écoles d'ingénieurs et de commerce avec l'argent. Je pense qu'ils auraient été tous les deux bons au concours de déguisement.

-13% des Américains ont aidé uniquement la campagne d'Obama (80-19 pour Obama), 6% celle de McCain (17-82 pour Mc Cain), et 13% les deux (47-51 pour McCain). Participation à la campagne plus élevée qu'en France, il me semble !

-83% des Démocrates pour Hillary Clinton ont bien reporté leur voix, alors que seuls 62% des Démocrates soutenant qqun d'autre que Clinton/Obama ont voté Obama

-54% de ceux qui ont servi dans l'armée ont voté pour McCain

-62% de ceux qui ont au moins un gun à la maison en ont fait de même

-Les gays/lesbiennes/bisexuel(le)s ont voté Obama à 70%

-Seulement 53% des campagnards ont voté McCain (63% dans les villes pour Obama)

-Allez regarder les résultats sur première dame/colistier(ère), c'est intéressant mais compliqué à expliquer (page 4 sur le site de CNN)

-Ceux qui trouvent Obama trop conservateur ne l'ont choisi qu'à 49-44%...c'est bizarre

-Plus ils trouvaient l'économie en bonne santé, plus ils votaient McCain...mais ceux qui pensaient qu'elle allait empirer ont aussi voté McCain...bizarre aussi

-Plus ils approuvaient le plan Paulson, plus ils votaient Obama. Or je rappelle que les pauvres ont voté assez fortement Obama. Bizarre encore, ça paraît être la classe moyenne qui rejetait le plan Paulson donc.

-Plus ils croient à l'amélioration des "relations raciales", plus ils votaient Obama. Toujours bizarre, j'aurais cru que c'était plutôt décorrélé.

-Ceux pour qui l'âge ou la race du candidat étaient un facteur important ont plus voté Obama

-Ceux pour qui le choix de Palin était le plus important ont voté Obama à 52%, alors que la moyenne de ceux la qui considéraient comme importante ont voté McCain à 56%. Ca ça fait peur (nombre d'électeurs ont voté McCain grâce à elle), mais c'est rassurant pour lui quant à son choix, et pour Obama, pour qui c'est toujours plus gratifiant d'être élu pour sa personne et non contre l'autre colistière.

-Révélateur : 90% de ceux qui pensaient que McCain continuerait dans la même voix que Bush ont voté Obama, 85% du reste est pour McCain. Ca veut dire qu'Obama a bien eu raison de marteler leur ressemblance, et surtout que Bush est TRES impopulaire : on pourrait penser que les faucons ultraconservateurs, contents de Bush, espéraient que les McCain suive Bush.

-Autre point rassurant pour Obama : ceux qui considéraient plus le fond ("the issues") que la personnalité des candidats l'ont porté à 60%, proportion inversée pour les autres

-89% de ceux qui aspiraient avant tout au changement (34% des électeurs tout de même) ont élu Obama : encore une fois, la campagne d'Obama aura été bien ciblée.

Bravo à Obama et ses stratèges. La photo est celle de David Axelrod (stratège en chef d'Obama, qu'il suit depuis les sénatoriales 2004, soit en gros responsable de sa com, inventeur du robuste "Yes we can !", à ne pas confondre avec David Plouffe, directeur de campagne), il n'est tellement pas sexy ! Bravo à McCain aussi, sans démagogie, parce que, comme on le savait tous et comme les sondages l'ont montré, c'était vraiment pas facile de passer après George Bush. Bravo aussi aux électeurs républicains de l'avoir choisi lui aux primaires, et pas un Mitt Romney ou un Mick Huckabee qui auraient été hachés menus.

vendredi 31 octobre 2008

Suite de la rubrique "C'est génial d'avoir une maison pour la première fois"

Y'a un tout petit problème. On a récupéré la maison sale. Comme dit, c'est un tout petit problème.

Y'en a un un peu plus gros. Le congélo marche pas. Et la porte qui donne sur le jardin est un peu difficile. Trop dur de louer une maison, vous allez me dire.

Ouais, ben pour habiter ici, faut être robuste, pas du genre 1m80 pour 45kg (rigolez-pas, j'ai un pote comme ça, bon et bien il n'est pas bon en sport). Parce que le chauffage marche pas. C'est pas un drame drame en soi, la Hollande possède un climat tempéré, non ? Non. On est au nord, il commence à geler (c'est en tout cas ce que m'a dit un co(llègue)(pain), moi tout ce que je vois, c'est qu'ils ont commencé à saler et sabler les rues, c'est pas bon signe). Donc voilà, j'ai un peu froid, c'est tout. Je mets deux pulls, je garde ma veste, et je me couvre les jambes avec mon duvet. Et ça passe.

Y'a pas d'eau chaude non plus, je peux me laver au seau rempli d'eau chauffée sur la cuisinière à gaz, c'est pas le pire.

Le réparateur revient aujourd'hui. S'il n'arrive toujours pas à remettre le tout en ordre de marche, je m'installe dans la cuisine. Je ferme la porte, et j'allume le four. Des fois, l'esprit de survie est plus fort que les conventions.

mardi 28 octobre 2008

Une armée qui fourmille la nuit

Quand tout le monde dort tranquille, dans les banlieues-dortoir, c'est l'heure où notre équipe descend dans la ville.
C'est elle qui ratisse tout sur son passage, le soir dans les parkings ou au pied des buildings. C'est toujours notre équipe qui fait tous les boulevards
Quand on arrive en ville...

On a des indics. On a plusieurs planques. On repère le jour, on agit la nuit. Et oui, c'est ça le quotidien d'un étudiant qui loue une maison pas meublée. Qui repère quelque chose dans la rue appelle du renfort. Et là, on juche l'armoire sur le vélo, et on pousse le tout jusque la maison amie la plus proche. Qui est parfois loin. Bilan des courses effectuées jusque là: un grand matelas, un canapé en très bon état, cinq chaises, un fauteuil, trois tables basses, trois commodes, une penderie, un seau, un porte-livre, un lampe, et je dois en oublier. Problème : quand on a tout mis chez Ester, à l'autre bout de la livre, à force de sueur et de souffrance (aussi bien pour nous que pour le vélo, qui n'a rien demandé, lui, le pauvre, c'est pas pour ça qu'il est né), faut bien le ramener dans notre maison à nous. C'est là qu'emprunter une voiture est utile...

Vraiment, c'est tout un tableau de voir un ou plusieurs étudiant, garçon ou fille, pousser à trois heures du matin, un vélo où s'empilent deux tables, ou alors une grosse commode et un sac. Sur le coup, si on se rend compte de la cocasserie de la chose, on n'en rigole pas immédiatement. C'est comme l'aviron, un mélange de force et d'équilibre. A fin utilitaire, ce sport-là.

Vraiment, je remercie tous les Hollandais d'avoir la bonne habitude d'utiliser la rue comme déchetterie. Manque plus que des ustensiles de cuisines (poëles, assiettes, ...)...Va falloir se résoudre à les acheter. D'occasion, on s'entend bien.

lundi 27 octobre 2008

Encore une photo sur les enfants-soldats en Afrique ?


Eh bien non.. Elle a été prise en France...à Montfermeil pour être précis. Montfermeil, d'où est originaire JR, connu entre autre pour coller de grands formats de ses oeuvres sur des façade, de manière plus ou moins sauvage (d'où son anonymat). Le Monde lui a consacré un petit portfolio.

dimanche 26 octobre 2008

Une pécadille, une broutille

Pour presque toute l'année, je bosse dans un des labos de la fac. But (à part valider mon année...) : étudier les propriétés du champ créé par deux photons rouges jumeaux. Pour ça, faut bien les fabriquer ces deux photons rouges, à partir d'un seul photo bleu. Et ça nécessite beaucoup d'énergie pour ce faire. Ouais, 40 Ampères pour le laser bleu. C'est pas rien.

Mais comme 40A x 220 V =10kW, et bien c'est pas bien, on a rajouté un transfo. Vous savez, le boîtier entre l'ordinateur portable et la prise de courant, là pour éviter que tout grille avec du 220V. Là pour réduire la tension. Et bien, nous, c'est l'inverse. Le transfo est là pour augmenter la tension, jusque quelque chose comme 650V. Ca nous fait donc un peu moins de 30kW consommés. Soit 10€ de l'heure...Une broutille, je disais.

Amis éco-responsables, bon dimanche. (je ne me suis pas renseigné de plus près, mais l'énergie doit être à peu près clean, pas fossile en tout cas. Soit dit en passant, y'a plein d'éoliennes dans ce pays).

lundi 20 octobre 2008

Un voyageur pas décevant...

C'est court, mais intéressant. L'histoire d'un mec qui se trimballe, forcé, du Kazakhstan en Turquie. Multiples péripéties...

vendredi 17 octobre 2008

Deux bonnes nouvelles

La première : j'ai trouvé un nouvel article incroyable de pascale robert-diard. C'est un vieux papier, qui parle d'une affaire encore plus ancienne, mais il n'empêche...

Deuxième : on a signé pour une maison aujourd'hui. Quatre locataires, nous deux, un collègue italien très sympa et probablement un Canadien. Venez nous voir !

vendredi 19 septembre 2008

Ma vie est tout à fait fascinante

Un blog rigolo : http://www.penelope-jolicoeur.com/
Comment une dessinatrice de pub pour de grandes marques devient dessinatrice de BD grâce à la notoriété acquise en publiant chaque jour un dessin sur son blog.
Comme quoi un blog c'est plus qu'un journal intime.

A ceux qui ont un peu de temps

Lire cet article de la toujours excellente Pascale Robert-Diard, expliquant comment se prépare puis s'effectue la défense d'un accusé de meurtre. Elle a pu suivre les rencontres entre un avocat et son client avant et pendant le procès.

Attention, c'est long...

jeudi 18 septembre 2008

Y'a des gens qui arrivent faire deux choses à la fois

Comme disputer le tour d'Espagne et faire une connerie à la fois. Regarder vers la 25" de cette vidéo.

vendredi 12 septembre 2008

Révolutionner l'enseignement sans être ministre de l'éducation

Un article du Monde, sur l'apprentissage des maths au primaire : "Stella Baruk, le goût des maths, une affaire de langue."
Il traite des difficultés des enfants en primaire avec les mathématiques et de comment les faire disparaître. C'est vrai que c'est bien dommage de ne pas aimer les maths...

Juste un passage, une anecdote pour illustrer l'ampleur du problème :

"Un test : au primaire, posez ce problème. Dans une classe, il y a 4 rangées de 7 tables. Quel est l'âge de la maîtresse? "Pour les trois quarts des enfants, elle a 28 ans, assure Stella Baruk. Quand je le racontais aux enseignants, ils me disaient tous : Pas mon fils! , puis revenaient quelques jours plus tard m'avouer que oui, leur fils aussi…"


Un petit clin d'oeil à mon père qui appréciera. J'ai répondu 28 ?

Faut pas rire du malheur des autres...

Mais de la betise, on a le droit ?

Regardez ce lien (j'ai pas reussi a mettre la fenetre video, Stan si tu sais faire...).

jeudi 11 septembre 2008

Fin du voyage

Ce n'est pas parce que cet article est tardif, illustré uniquement par des photos issues de la toile - appareil photo oublié à l'arrière d'un rickshaw - que cet article n'a pas lieu d'être. On n'a faibli que dans la dernière ligne droite, tels Laure Manaudou. Mais on compte bien reprendre nos aventures hollandaises à la manière d'Alain Bernard, et pour cela, autant solder les vieilles histoires.

C'est donc reposés, régénérés que nous sommes revenus des montagnes. Pleins d'entrain pour passer notre dernière semaine «dans la vraie Inde ». Pleins de beaux principes. Parce que une fois à Delhi, dans la touffeur de la mousson, dans la jungle des arnaqueurs, on s'est senti sans défense, comme une jeune championne olympique à peine majeure au milieu des micros. Les derniers billets de train et une paire de sandales achetés, on s'est terrés sur Internet, comme des autruches. Le train de nuit pour quitter la grande ville, folkorique, nous a redonné du peps. En effet, nous n'avions qu'une seule couchette de réservée, dans un carré de six occupé par une bonne douzaine d'âmes. Auxquels s'ajoutent nonchalemment trois Coréens. On fait les comptes : il y a notre single billet, ceux d'un couple anglo-américain, puis donc les trois Asiatiques, et lesdits comptes sont bons : tous les Indiens ici présents sont des fraudeurs. Après avoir fait mine de déserter lorsque la folle rumeur de la montée d'un contrôleur a parcouru le wagon, ils sont restés, en masse. Restés assis sur nos sièges tant que nous ne dormions pas encore, puis entassés un peu plus loin. C'est aussi ça l'Inde, les fraudeurs de bonne foi, ceux qui ne rechignent pas à quitter la place quand nous en avons besoin, mais qui ne comprendraient pas qu'on les vire alors que nous sommes encore assis. Quant à moi, c'est par terre que j'ai dormi. Je ne suis pas khôte clochard pour rien.


Le lendemain, c'est un immense marché à touristes qui nous attendait. Pushkar ça s'appelle, paraît-il. Des alignements de boutiques d'habits et de pizzerias, de revendeurs de statues et de cyber-cafés. Tenus par des gens paisibles, pas agressifs pour un sou. Et finalement, Pushkar, l'immense marché à touristes, c'est pas si mal. Parce que dans un marché pour Indiens, on a beau trouver sans difficulté des pièces détachées de machine à laver, du tissu au mètre et des bassines, ce n'est pas forcément ce dont vous rêvez comme souvenir d'Inde. Faire les courses à Pushar juste avant de partir, c'est comme faire un tour au buffet du Flunch avant le vendredi saint : pas le plus raffiné, mais plutôt utile. Ah oui, j'allais oublier... Pushkar, c'est la deuxième ville la plus sainte pour les hindous, c'est le lac où ont été dispersées les cendres de Gandhi. Jour de festival, on a eu la chance de voir des jeunes pour le moins motivés faire une chaîne pour remonter l'eau du lac jusque une grande cuve percée, d'où l'eau redescendait vers le lac. Et ce en plusieurs endroits. Très étrange au demeurant, mais quand on y pense, un hindou observant des Chrétiens se rendre à genoux à Fatima ou des Chiites s'auto-flageller à Kerbala ne doit pas moins en penser. Mais ce rituel est bien étouffé par le côté commercial du lieu. Les pélerins devaient penser que j'étais étouffé par la chaleur, ce doit être pourquoi ils m'ont balancé un seau d'eau. En tout bien tout honneur.


Bundi, étape suivante du périple, n'a pas reçu les même suffrages. Bertrand y a apprécié le calme de la bourgade, ainsi que son palais à moitié en ruines, je l'ai trouvée quelconque pour ma part. En plus, les chauves-souris ont envahi ledit palais, leurs odeurs en ont fait de même. Enfin bon, c'était pas désagréable non plus.

Udaipur, c'est plus grand. Le palais y est d'un autre standing, peuvent en témoigner le million de visiteurs annuels (80 % d'Indiens, 10 % de Français, les autres, bof bof). Le petit périmètre autour dudit monument est empli par les Blancs, qui ne s'aventurent pas à plus de deux cent mètres de là. C'est bien dommage pour eux, la vie y est pourtant plus tranquille. Il faut dire que face au palais est un joli lac, romantique paraît-il. Je n'ai pas succombé au charme de Bertrand le brun ténébreux pour autant, malgré la petite promenade en bateau que nous nous sommes accordée.


Antépénultième étape, Mount-Abu. En compagnie de deux Suissesses à l'accent râpeux, dans la région pour cinq mois pour la première, deux fois plus pour la seconde, qui poussera jusqu'en Thaïlande y apprendre les massages. En leur compagnie nous avons découvert de magnifiques temples jaïns. Là où les Hindous sculptent la face et le ventre des personnages ou des éléphants dans les murs, eux font tout le corps, creusant donc derrière le dos. En découle une impression de dentelle presque affriolante, une beauté touchante même pour un inculte comme moi. Il faut dire que les artisans étaient payés en fonction de la poussière que leur travail produisait, afin de les pousser au raffinement le plus abouti. Du travail de maître, vraiment. Deuxième et dernière attraction de Mount Abu, le lac. Pas artificiel comme son comparse d'Udaipur, non môssieur. Un lac joli comme tout, un lac de montagne, car, si les Indiens sont parfois déroutants, Mount Abu est tout de même bien nommé. Avant de partir, on offre aux Suissesses nos médicaments anti-diarrhée, notre Lonely Planet, notre crème solaire et notre manuel d'hindi. Que nous quittons à regrets, mais bon, autant en France qu'aux Pays-Bas, ils ne nous auraient que peu servi.

Enfin, deuxième visite de Bombay, après celle pré-mousson de juin. Et bien, la température y était supportable, la ville plutôt agréable, et le crabe d'un kilogramme que Bertrand a dévoré franchement formidable. Deux trois dernières courses, un bon repas donc, une bière en regardant l'Inde rouster le Sri Lanka - au cricket, évidemment - ainsi se sont terminés nos cinq mois. Avec un peu d'émoi, oui mâdame, mais c'est pas comme si notre avenir était sombre comme un ciel d'hiver aux Pays-Bas. Trouver un appartement, se faire de nouveaux amis, tant recevoir quiconque le désire qu'aller visiter l'Europe, et peut-être travailler un peu, on ne va pas s'ennuyer. Heureusement, parce qu'on n'en a plus l'habitude.

mercredi 10 septembre 2008

Un article instructif

sur comme on est idiots nous autres Francais. Vraiment, c'est quelque chose que j'ai ressenti pendant mes annees a Polytechnique. Comme dit Bebert, c'est vrai que le fait qu'ils n'aient que peu de chomage doit aider...

http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/09/09/danemark-au-royaume-de-l-insouciance_1093163_3214.html

PS : je ne sais pas qui lit encore ce blog. Pourtant j'ai des articles sous le coude, bloques sur une cle USB.

mardi 12 août 2008

Retour en Inde

Après cinq jours de repos au Ladakh (état du Jammu et Cachemire, à l'est, là où il n'y a pas de terroristes) on revient en Inde, la vraie. Celle des ricksaws et des mendiants, celle à 1 milliard de personnes.



Comme on a perdu l'appareil photo à Delhi avant de partir au Ladakh on ne pourra plus mettre nos photos, mais celles prises sur internet.


mardi 5 août 2008

Amritsar

Au Nord-Ouest de Delhi se trouve l'état du Pendjab. Partagé lors de la partition entre l'Inde et le Pakistan et alors que la partie pakistanaise est à majorité musulmane, la partie indienne est majoritairement sikh. Amritsar n'est rien d'autre que le lieu le plus saint du sikhisme, et notamment le Temple d'Or.



Le temple en lui-même est au milieu d'un lac artificiel ceint par un palais (en blanc sur la photo) accueillant de nombreux temples, lieux de prières et d'adoration sikh.
La règle dans l'enceinte du lieu saint est de se couvrir les cheveux avec un foulard gracieusement prêté à l'entrée, histoire de ne pas faire tâche au milieu de tous ces Sikh enturbannés (rappel).

De nombreux lieux de prières sont éparpillés dans l'enceinte. C'est en fait un homme assis derrière une table basse qui lit des prières. Et les pèlerins se posent et s'agenouillent devant lui et prient.

Une autre particularité du lieu est qu'on peut manger, se doucher et dormir gratuitement dans le temple avec les autres pèlerins. C'est le seul temple où on a pu voir ça. Peut-être parce que le sikhisme est une religion jeune, 500 ans. Du coup ils sont encore plein de bons principes. Espérons que ça dure.

Après avoir fait la queue sur le pont nous entrons dans le Temple d'Or. Comme tout lieu saint qui se respecte on sent la ferveur religieuse. Tous les gens à l'intérieur (les sikhs en tout cas) entonnent la même litanie à l'unisson. Tous se couchent au même appel imperceptible pour nous. A l'étage, où des livres sont à la diposition des pèlerins, chacun lit une prière en silence. Le lieu reste calme malgré le fait d'être le lieu le plus saint pour environ 25 millions de personnes.

Ils ne sont pas complètement comme nous ! (même s'ils pensent à l'argent et au sexe)

Quelle leçon tirer des attentats ? Plusieurs paraissent appropriées.

Déjà, et évidémment, cela montre encore une fois que la société indienne est violente. A l'échelle inter-communtaire, la preuve en est malheureusement faite. Mais de manière générale, être indien est un combat de tous les jours. Combat pour avoir un rang social digne de ses ambitions, pour être "bien vu" et obtenir un bon parti pour soi ou ses enfants. Combat pour ne pas perdre la face dans les relations entre gens, pour ne pas monter qu'on est faible, notamment au travail avec ses subordonnés. A ce propos, des Indiens nous ont récemment dit combien il est dur d'être parmi la classe moyenne, que la "lower middle class" est plus agréable. Pourquoi ? Parce que quand on est "middle-class", on va au resto, on flambe pour faire semblant qu'on est "upper middle-class", mais on n'en a pas les moyens...alors que les "lower middle class" n'ont pas besoin de faire semblant de pouvoir se payer des restos. Pour les pauvres, c'est bien sûr un combat de tous les jours pour survivre, pour ceux qui travaillent dans le tourisme pour avoir un peu de clients (s'il est pénible pour nous de décliner constamment des propositions, qu'en est-il pour eux, qui passent leur vie à se faire jeter plus ou moins poliment ?). Les riches se battent pour être encore plus riche, c'en est presque désolant.
Mais, de manière plus anodine mais quotidienne, ne serait-ce que faire une queue ou prendre un bus est une épreuve. Ca pousse, ça crie, aucune courtoisie. Au moins ils ne râlent pas quand nous les mangeurs de viande rouge on leur montre qu'on est plus forts qu'eux...Dans les magasins, c'est presque toujours la négociation qui prime, encore un moment de tension (d'ailleurs, ici dans le nord, certains magasins écrivent "tension free shop, fixed prices" !).

L'autre enseignement est l'espèce de fatalisme, ou de nonchalance, ambiant. Trois amis de Bombay se trouvaient dans le Gudjarat quand les bombes ont explosées, et ils n'ont senti aucune panique dans la ville. Des bombes explosent ? Que peut-on y faire ? Rien, donc allons au boulot comme normalement. De même, dans un bus, si notre voisin s'endort sur notre épaule, c'est qu'il est fatigué, laissons-le se reposer. La belle-mère nous rend la vie impossible ? C'est dans l'ordre des choses, je ne peux pas le changer. Donc j'accepte. Et en fait, on se rend compte que tout ça prend sa source dans la mythologie hindoue. Ici, un Dieu qui avait gagné une belle femme à un concours d'arc se voit imposer par sa mère de partager son cadeau avec ses frères, et le fait. Là, un basse-caste désire demande des cours à un grand archer, qui refuse. Il construit donc une statue de ce maître, et la vénère chaque matin avant de s'entraîner. Ca marche, il devient vite très performant. Le maître intrigué lui demande comment il a fait, et le basse-caste ne ment pas, lui révèle l'existence de la statue. Le maître demande donc son dû, en affirmant que c'est quand même grâce à lui qu'il a progressé. Le petit accepte donc de se couper le pouce en paiement (demande vicieuse, faite pour que le basse-caste ne puisse plus jamais manier l'arc et donc menacer l'élève officiel du maître...). C'est incroyable comme ils acceptent le destin !

Désolé pour cet article pas très fouillé, le temps manque.

Le Rajasthan, quand on prend le temps, c'est pas décevant !

Jaipur, on a dit qu'on n'a pas beaucoup aimé. Les vendeurs, les rickshaws, on connaît. Pourtant, on y a quand même appris quelque chose. En l'occurence que se presser permet de visiter beaucoup, mais fatigue beaucoup aussi. Deux étapes dans le Rajasthan, Bikaner et le désert du Shekhawati ont donc fait les frais de la restructuration de notre programme, telles les pauvres Lip il y a quelques temps. Visiter moins pour se fatiguer moins, ça c'est du programme présidentiel qui plaît aux gens pour de vrai !

C'est donc à Jaisalmer que le train de nuit nous a posé. Enfin, train de nuit train de nuit, c'est sans compter les quelques heures réglementaires de retard, ça s'est plutôt fini en train de jour, mais c'est pas grave, on commence à être habitué à ne pas manger le midi (enfin pour dire vrai on en a sérieusement assez, mais faut pas le dire).
Jaisalmer, c'est un joli nom. Trois syllabes, plutôt douces. Ca finit par même par mer...et bien c'est pour tromper le chaland. En fait, pour gagner à qui veut gagner des millions, faut choisir la réponse la réponse C à la question "avec quoi rime Jaisalmer ? ", si les réponses proposées sont "avec mer", "avec Baudelaire", "avec désert" ou "avec les quatre fers en l'air".
Cette ville a aussi pour particularité d'avoir été riche grâce au commerce de pierre précieuses et de tissus, étant sur ce qui était la route du Pakistan. Maintenant que cette dernière s'est transformée en cul de sac, ils ont du retrouver une occupation. Certains se sont fait militaires (le Pakistan n'est qu'à 80 km), d'autres chameliers. Pourquoi chamelier s'il n'y a plus de caravanes ? Pour aller monter le désert (qui rime avec Jaisalmer, je répète) à tous les touristes de passage. Du coup, ils font des auberges pas chères (80 roupies la chambre double, trois fois moins cher que d'habitude) en espérant se faire du beurre sur le "camel safari". Nous on s'est dit qu'on allait économiser des sous et des contraintes en préférant des montures motorisées et sans bosses, à savoir des scooters. C'est vrai que c'est bien pratique, pour aller visiter les magnifiques temples jains éparpillés dans le semi-désert. Par contre, on a perdu un peu de sous dans l'affaire...Pour s'abriter d'une très improbable mais violente averse, on s'est réfugié dans un espèce d'enclos à chèvre, en laissant les clés sur le scooter. Le grain disparu, les clés de ma monture en avaient fait de même ! On sait pas trop si des chameliers les ont volées, ou alors si les chèvres ont tenté un nouveau plat, mais toujours est il qu'on a du mettre ledit véhicule dans une jeep qui traînait par là. Tant pis pour l'argent, tant pis pour le fait que cet imprévu nous a empêché de voir les vraies dunes de sables à la mode saharienne, ça fera bien sur le CV de dire qu'on s'est fait bouffer des clés de scooter par des chèvres dans le désert...En plus, c'est quand même quelque chose d'expérimenter la vie sous un sèche-cheveux géant. A 60 km/h, le fond de l'air était brûlant et sec comme une four à pierre. On a bu quelque chose comme 6 litres d'eau dans la journée. Faudrait faire un moratoire pour interdire l'utilisation du sèche-cheveux à quiconque qui abrite des poux, c'est inhumain !
A part ça, en plus d'avoir été sur la route du Pakistan et d'être au beau milieu du désert, Jaisalmer est une magnifique ville fortifiée. 6000 habitants tiennent entre des murailles qui n'ont été prises que trois fois en 700 ans. Heureusement j'ai envie de dire, parce que leur code d'honneur leur imposait de suicider femmes et enfants avant de donner un assaut final désespéré.
Des hauts murs beiges, un fouillis de maison de la même pierre, l'impression est saisissante. Le palais y est solide mais raffiné, un peu à l'image de ceux déjà visités. Le Mont Saint-Michel n'a qu'à bien se tenir ! Les marchands d'habits y remplacent la Mère Poulard, mais sans l'empressement d'Agra ou de Jaipur. Ca y est, Hampi est détrônée de sa place de numéro 1 des endroits à visiter en Inde (Jaisalmer a le même problème qu'Hampi, c'est que c'est long d'accès...heureusement qu'on a du temps).

Après ces trois belles journées, étape à Jodhpur. Plus classique, pas décevante non plus. Le fort y est énorme, et aussi très joli. Lui en plus n'a jamais été pris. Mais comme il passait après 4 de ses petits copains (Fatehpur Sikri, Agra, Jaipur et Jaisalmer), il nous a moins impressioné. La vue est pourtant belle de là-haut, à voir les murs bleus de cette grande ville, qui a déclaré que tout badigeonner d'indigo éloignait les moustiques et faisait plaisir aux brahmanes...on n'y croit pas trop, mais en tout cas c'est très joli. Faudrait faire passer un moratoire pour obliger les braves gens de Jodhpur à repeindre leur maison le jour où les Schtroumpfs arriveront sur Terre, parce que les pauvres s'y perdraient...

Fin de la première partie du Rajasthan, retour dans deux semaines...avec quelques provisions de glaçons dans les veines, parce qu'il y fait quand même chaud.

vendredi 1 août 2008

Le Taj Mahal

Tout d'abord un petit rappel historique, le troisième empereur moghol, Akbar (un homme tolérant s'il en est, notamment sur le plan religieux), transféra la capitale de l'Empire de Delhi à Agra (Fatehpur Sikri d'abord puis pour des problèmes d'eau à Agra). Puis ses successeurs, son fils Jahangir et son petit-fils Shah Jahan, ont fait construire le Fort d'Agra en pierre rouge et en marbre blanc.

Shah Jahan était marié à Mumtaz Mahal, et quand celle-ci mourut elle fit promettre à son mari d'ériger un monument à l'image de leur amour. Cet innocent ne prenant pas ce voeu à la légère fit bâtir le Taj, achevé en 1648 alors que Louis XIV régnait depuis seulement quatre ans.


Pour la petite histoire, comme Shah Jahan ne trouvait pas d'architecte assez talentueux pour pouvoir réaliser son voeu, il fit venir un architecte de Perse et fit tuer sa femme pour que celui-ci soit plus à même de comprendre sa douleur et de la retranscrire dans les pierres. Malin.



Le Taj en lui-même n'est donc qu'une tombe, un cénotaphe. Il ne comprend qu'une seule pièce avec les stelles funéraires de Shah Jahan et de Mumtaz. Les corps du défunt couple se trouvent dans le sous-sol du Taj, dans une cave qui est inondée et donc fermée au public.



Le Taj est entièrement construit en marbre blanc du Rajasthan. Il est surélevé pour que le paysage que l'on aperçoit derrière soit uniquement du ciel. Derrière lui coule la Yamuna, qui comme toutes les rivières indiennes est trop sale pour valoir le coup d'être entraperçue.
Sur les côté se tiennent une mosquée à gauche et une quasi réplique de celle-ci à droite. Les mosquées étant orientées vers la Mecque il ne pouvait y en avoir qu'une seule, mais pour respecter la symétrie du lieu la façade extérieure de la copie ressemble parfaitement à sa grande soeur.
Ces deux ouvrages sont réalisés en pierre rouge (comme le fort d'Agra et la mosquée de Fatehpur Sikri), parfait pendant au marbre blanc.



A l'origine le marbre du Taj Mahal était incrusté de milliers de pierres précieuses, dérobées pour la plupart par les sujet de la Perfide Albion. Parait-il cela lui donnait un charme certain, bien qu'il n'en manque pas sans.



Le fait que ce magnifique monument soit élevé au titre de Merveille du Monde réside surtout dans l'extrême précision de ses gravures, dans le plus pur style moghol et persan, et dans la symétrie quasi parfaite de l'ouvrage. Outre la copie imparfaite de la mosquée et les écritures du Coran sur les murs qui ne sont pas palindromiques, il n'existe qu'une seule brisure de symétrie.
Il faut savoir qu'à l'origine le Taj n'était sensé accueillir que la sépultre de Mumtaz, Shah Jahan ayant sa tombe de l'autre côté de la Yamuna dans un autre palais en construction. Mais le fils de Shah Jahan, Aurangzeb détrôna son père avant l'heure et le fit enfermer dans le fort d'Agra avec une magnifique vue sur le Taj, et à sa mort, dans un souci d'économie, plutôt que de finir la mausolée de son père fit mettre son corps à côté de sa bien-aimée dans le Taj, rompant par la même occasion la symétrie des lieux. Vraiment cet homme Aurangzeb manquait de goût, d'ailleurs il persécutait aussi les hindous et mal lui en a pris, l'empire entra en récession après sa mort. Bien fait.




On peut dire, sans trop se mouiller, que le Taj Mahal mérite allègrement sa place dans les Sept Merveilles de Monde Contemporain (voir les six autres).

Dans Ali Baba

Ces derniers jours, c'était dans la peau d'Ali Baba qu'on a vu l'Inde. Des habits de cotons amples et colorés, une mine bronzée. On vivait -du moins la journée- dans forts et châteaux. Plutôt sympa, non ? Ouais, sauf que tout le monde le sait, la suite du titre n'est pas Ali Baba au Rhum ou Ali Babapapa, mais bien plutôt Ali Baba et les quarante voleurs. La méfiance toujours, c'est un peu pénible. Qui veut acheter beacoup trop cher du haschich, des pierres taillées, des voyages en rick-shaws ou en taxi, des nuits d'hôtels, des cartes postales, les services d'un guide voire de prostituées (!) trouvera son bonheur du côté d'Agra ou de Jaipur.

Agra, on était prévenu du côté mercantiliste, c'est les poings fermés et la mâchoire serrée qu'on s'est promenés du côté du Taj Mahal, du Fort rouge ou de la ville utopique de Fatehpur Sikri.
Cette dernière m'a beaucoup impressioné. Construite par le troisième empereur moghol, Akbar, au XVIè siècle, elle était un lieu de discussion des religions, bâti pour remercier l'ermite qui lui avait permis d'avoir enfin un fils. Cet Akbar, musulman de naissance, croyait à l'harmonie des peuples, et s'était donc choisi trois femmes de trois religions différentes (musulmane, hindoue et chrétienne). Puis, il a synthétisé ces trois dernières pour affirmer l'existence d'un dieu unique, bon et tout et tout. Malheureusement, cette religion, ainsi que la tolérance envers les infidèles n'ont pas survécu à sa mort.

Toujours est-il qu'à Fatehpur Sikri se trouvent un imposant palais, de pierre rouge, ainsi qu'une raffinée mosquée, alliant, tel le Taj Mahal, le grès rouge et le marbre blanc. Des arches superbes, un tombeau finement ciselé pour l'ermite, un régal pour les yeux. Même Carla Bruni déguisée en danseuse du ventre paraîtrait terne en comparaison, c'est pour dire.

Le palais était grand et pas moche, laissant une partie non restaurée se visiter "tels des aventuriers". En plus on y est tombés nez à nez avec Amélie Séguret, Anne-Laure Dubilly, Johanna Navarro et une des ses amies, des filles de Polytechnique pour ceux qui ne connaissent pas ces légendes vivantes. Les pauvres, elles n'étaient là depuis deux jours seulement, et tout s'abattait sur elles : la chaleur, la fatigue, les mains baladeuses à Delhi, les épices de la nourriture, la misère qu'ils ne cherchent pas à cacher, les rabatteurs et autres vendeurs si pénibles. Maintenant il n'y a aucune raison pour qu'elle ne soient pas contentes d'être dans ce beau pays, mais c'est vrai qu'il est difficile. Ces quelques jours "dans la peau d'Ali Baba" ont aussi été longs pour nous, extrêmement usants.

Le fort d'Agra, c'est moins de finesse, mais tout autant de travail. Beaucoup de palais composent la fortersse, laissant peu de place à la verdure, donnant une impression de solidité, de force extrême. Ce fort était réputé imprenable, on comprend pourquoi en voyant la taille des murs. Pourtant, comme David Douillet possédait aussi de la technique au délà de son physique avantageux, les fines mains n'ont pas été au chômage durant la construction du fort. Des murs incrustés de petits miroirs, des murs finement dentelés -pour que les femmes puissent voir sans être vues-, des mosaïques subtiles, ce fort n'est pas qu'un travail de rustre turc.

Jaipur, c'est la capitale du Rajasthan. Et c'est aussi la seule ville qui ne nous a pas plu pour l'instant. J'y ai été assez malade (fièvre+diarrhée), mais ça n'explique pas tout. Pourtant, le fort d'Amber, cousin de celui d'Agra, est beau. Pourtant, la ville est mignonne, toute de rose repeinte -depuis qu'au XIXè ils aient décidé de souhaiter la bienvenue au Prince de Galles de cette manière. Mais les rabatteurs sont trop patients, les rick-shaw wallahs trop nombreux, les vendeurs de pierres précieuses trop déterminés. Dire non cent fois par jour, non. C'est trop. Leur parler en hindi marche parfois, je plains les "innocents" qui, à peine atterris à Delhi, débarquent dans cette fournaise, où le soleil s'allie à tous ces voleurs (j'écris bien voleurs) pour nous faire tourner la tête. C'est d'ailleurs peut-être parce que c'est près de Delhi que les commerçants sont si tenaces.

Si Agra reste incontournable, on ne vous conseille donc pas de poser votre baluchon à Jaipur. A être trop durs, ils perdent des touristes. La société indienne vit de manière générale dans le présent, n'aime pas trop penser à l'avenir. Le concept de tourisme durable est aussi étranger à leur oreilles que la classification des animaux aux miennes (Bertrand m'a appris hier qu'une chauve-souris n'est pas un oiseau, même si ça vole cte bestiole). Un pays ne peut être parfait.

Proverbe le retour

"Ce ne sont pas les pierres qui bâtissent la maison, mais les hôtes."

ie on vous attend aussi nombreux que possible l'année prochaine à Leiden (quand on aura trouvé un appartement).

dimanche 27 juillet 2008

Que d'agreables perspectives

Hier Samedi ont eu lieux 17 explosions a Ahmedabad (article du Monde), capitale du Gujarat, etat frontalier du Rajasthan, en pleine rue et aux abords des hopitaux. Elles ont fait pour l'instant une cinquantaine de victimes. Il est bon de rappeler qu'au mois de mai des attentats a Jaipur avaient tue soixante personnes. Ces deux attentats seraient l'oeuvre d'un groupe terroriste musulman, les Indian Mujahideen. Lors de precedents attentats a Ahmedabad, il y a 6 ans, perpetres contre des pelerins hindous, 1000 musulmans avaient ete tues par la population en represaille. Les musulmans du Gujarat craignent maintenant de pareilles represailles.

Pendant ce temps a Bangalore, sept bombes ont tue deux personnes. Les bombes etaient places dans des lieux frequentes. Ces bombes viennent apres qu'une carcasse de porc a ete decouvert dans une mosquee.

Ce qu'on ressent en ce moment, au grand degout et une enorme tristesse. Pas plus tard que ce soir, un serveur nous a demande de ne pas utiliser le mot 'shukrya' pour dire merci. C'est un mot ourdou (langue utilisee par les moghols et de nos jours par les pakistanais et quelques musulmans indiens) qui est rentre dans le langage courant, contrairement au vrai terme hindi qui n'est guere usite. Comme quoi les attentats ont servi de lecon. Chacun chez soi et pas de melanges entre communautes...

Quel espoir pour l'avenir !

samedi 26 juillet 2008

Orccha

Premier regret du voyage, n'avoir passé qu'un jour à Orccha.

D'abord il y a le château, très beau, d'autant plus qu'il n'a servi qu'une seule fois. Le Raja d'Orccha l'a fait construire spécialement pour accueillir son ami et allié l'empereur moghol Jahangir. Celui-ci ne l'utilisera qu'une seule nuit ! Depuis de nombreuses Guesthouse ont ouvertes à Orccha, ils n'ont donc pas eu besoin d'agrandir une aile du palais pour nous accueillir.


Le château était décoré de nombreuses peintures murale, avec notamment une pièce recensant toutes les incarnations ou avatars de Vishnu, et ci-dessous Rama et Sita, recevant Hanuman et le roi des singes :


Deuxième point positif, les très nombreux temples disséminés autant dans le village que dans la campagne alentour. Ca permet de faire d'agréables balades au milieu des cailloux et des buissons.
En plus Orccha est un petit village de 10 000 habitants, donc on n'est pas embêté à longueur de temps par des rabatteurs et des chauffeurs de ricksaws.



Grâce à nos rudiments d'hindi on est resté à discuter une bonne heure avec un antiquaire, le propriétaire d'une échoppe adjacente, ainsi qu'une irlandaise qui vivait à Orccha et qui avait selon toute vraisemblance épousé un indien.

Bref Orccha, un village bien paisible, étape à ne pas manquer sur la route Agra-Khajuraho.

jeudi 24 juillet 2008

Un nouveau moyen de transport : les sandales

Marcher, c'est bon pour la sante une pub francaise nous disait (ordonnait presque). Mais il n'y a pas la meme pub en Inde. Faisons un petit jeu dont vous etes le heros pour vous expliquer pourquoi...

1 : vous voulez effectuer un trajet que vous n'avez jamais fait.
S'il fait chaud, allez en 2.
S'il fait tres chaud, allez en 4

2 : Si tombez dans un des nombreux trous de la chaussee. Allez en 4.
Si vous n'avez pas cette chance, allez en 3.

3 : Si vous avez un plan, allez en 5
Si vous n'avez pas de plan, allez en 6

4 : vous regrettez de ne pas avoir pris de rick-shaw, malgre tout le mal qu'on pense d'eux

5 : les noms des rues ne sont pas marquees (sauf a Pondichery et Calcutta). Allez en 6

6: vous demandez a des passants (l'hindi, ca aide !). 4 chance sur 5 : il ne connait pas ou c'est, mais n'ose pas le dire (c'est gentil mais penible). Il raconte n'importe quoi. Retentez votre chance en 6.
1 chance sur 5 : il connait, mais avec le temps que ca a pris, allez quand meme en 4.

Bon ben voila, a chaque fois c'est l'echec ou presque. Je promets, d'autres moyens de transport seront positifs.

Khajuraho

A notre grande surprise nous avons ete accueillis par des mots en francais des notre arrivee dans le petit village (seulement 10 000 habitants...). C'est pour apprendre un peu plus tard que comme la region est tres pauvre pour l'agriculture, la principale occupation des gens est l'accueil des touristes. Ils excellent donc en langues etrangeres, anglais fort heureusement, mais aussi francais, espagnol, italien, japonais et coreen.

Le village en lui-meme est semblable a Hampi (notre coup de coeur pour l'instant), quelques echoppes, des touristes et des temples. Cependant a Khajuraho les temples ne sont pas dissemines dans la campagne avoisinante mais tout est concentre dans un enclos de 10 ha. Les temples sont superbement conserves, personne ne comprend pourquoi les Chandelas, qui ont construit ces temples sont venus se perdre ici, et apres leur disparition, les lieux ont ete abandonne pour etre redecouvert par un explorateur anglais. L'heureux explorateur, d'obedience chretienne, aurait quand meme ete choque par certaines sculptures, "plus osees qu'il ne faudrait", selon ses termes.



Car les temples de Khajuraho sont d'autant plus celebres qu'ils mettent a l'honneur l'erotisme indien, faisant honneur au kamasutra, le guide de l'amour charnel pour les hindous (et pour d'autres). Mais meme en faisant abstraction de ce detail d'art (qui pousse pourtant nombres de touristes a visiter Khajuraho), les temples de Khajuraho sont vraiment dignes d'interet. De tailles variables les innombrables sculptures qui les ornent donne vraiment au touriste l'occasion de s'emerveiller. Et le cadre est vert et calme. Que demander de mieux.


Ca rappellera la Basquie a certains



Des hordes oranges ? Une ferveur toute particuliere ? Un petit sentiment d'intolerance ? Facile, l'arrivee du Tour de France pres du pays basque. Trop facile, ici, les velos, on les pousse presque aussi souvent qu'on n'est juche dessus. Niveau chaleur, les Basques, c'est Darjeeling.
Pensons a l'Inde. Vous avez lu l'article de Bertrand sur Bodhgaya, vous pensez a des Bouddhistes. Pas mal vu...on se rechauffe un peu, disons le Bihar.
Mais non. Le Rajasthan de la bonne reponse, celle qui brule, ce sont les braves Shivaistes. Soit les admirateurs du dieu hindou de la destruction, Shiva. Le orange, c'est la pour rappeler le safran, epice sacree.


Deuxieme question ? Que viennent faire ces gens-la sur ce blog, en ces temps ou le les articles peinent a suivre le rythme effrene de nos voyages.

Ben c'est que se tenait a Varanasi -anciennement Benares- le festival de cette espece de secte.

Troisieme question : pourquoi Varanasi ? C'est que cette ville (1 million d'habitants !) est le Jerusalem de l'hindouisme. Pas que Shiva y soit ne, non, c'est que quand, apres le barattement de la mer de lait, il a choppe la coupe emplie du nectar d'immortalite, il en a laisse tombe trois gouttes, dont une dans ladite cite.

Tres bien tout ca, mais depuis le barattement de la mer de lait, de l'eau a coule sous les ponts...Enfin, si ca existe en francais cette expression, les hindous ne semblent pas la connaitre. Du coup, ils boivent l'eau du Gange, a la grande horreur de Bertrand. Rappelons quand meme qu'au 19e siecle, un britannique l'a decrit comme etant un fleuve ou "meme un moustique n'oserait s'y baigner". Monstrueux fleuve, soit dit en passant.

En plus, c'est ecrit que si un mort se fait cramer (incinerer pour les sensibles) la-bas et disperser ses cendres dans le fleuve sacre, il echappera au cycle eternel des reincarnations pour aller au nirvana. Sauf les purs, qui sont directement lestes dans les eaux polluees. Par purs, il entendent enfant, femme enceinte, sadhu (vieux sage qui passe sa vie a prier) et...lepreux. Toujours est-il que ca vaut le coup d’essayer.

A Varanasi sont donc presents des ghats, rives amenagees en escalier, ou ils viennent faire leurs ablutions. Un spectacle pas impressionnant, mais fort tout de meme. Gache par les marchands du temple, trop nombreux. A l’epoque de Gandhi, ils existaient deja, et lui aussi, ca l’avait fache. C’est bien notre seul point commun avec ce saint homme.


Au fait, on a croise un espece de rasta francais, qui vivait entre France, Nepal, et Benares. Il parle hindi, et nous a explique que juste apres nous avoir fait le « namaste » en souriant, ils nous injuraient de la pire sorte possible (nos pauvres mamans, si vous saviez ce que vous subissez). Les hommes sont partout pareils.

Varanasi, une etape forte, mais pas inoubliable.