Durant les semaines précédant le départ, la plupart de ceux qui ont connu la vie à l'étranger y allaient de leur petit commentaire, de leur petite expérience. A coup de "Je rêvais de baguettes", "Un temps toujours égal, c'est pesant" ou autre "Curieusement, c'est le son des cloches d'église qui m'a le plus manqué".
Qu'en est-il pour moi ? Concentrons nous d'abord sur ce qui est censé faire défaut à qui quitte le cher cocon-campus de son école d'ingénieur. Alors, oui, comme tout le monde, ça me fait bizarre de devoir mettre mon réveil chaque soir, pour une heure aussi horriblement matinale que 9h15 du matin. Mais plus dure que le fait de se lever tôt est l'impossibilité de faire l'impasse le matin où on est fatigué, de prolonger les soirées jusque très tard, sans crainte du lendemain. Oui, ça peut en choquer certains, mais en école, on n'est vraiment obligés de se lever qu'un ou deux matins par semaine. Les autres, c'est préférable, mais bon, en cas de force majeure...
En revanche, contrairement à la campagne médiatique actuelle, je n'ai pas besoin de boire d'alcool, et je ne m'en porte ni mieux ni moins bien. C'est un sujet un peu délicat, et j'ai conscience que ce n'est pas un mois de presque complète abstinence qui me prouveront que je peux me passer si facilement d'alcool, mais j'ai quand même l'impression qu'on essaie de nous faire peur pour rien (ou alors, et c'est peut-être le cas, à Polytechnique, on est plus intellos et on boit moins, ce qui fausse l'image que je me fais des rapports des jeunes à l'éthanol). Vous pouvez lire cet article du Monde ou ce reportage d'Envoyé Spécial. Je comprends les raisons qui ont poussé ces journalistes à tirer la sonnette d'alarme, mais je retiendrai aussi que le fameux Christophe de l'article du respectable Monde est un bon commercial, dans ses soirées il n'y a pas moins d'alcool que dans les notres, mais comme il ne sert pas de "mélanges infâmes", et bien c'est un type bien. Ca ne veut pas dire que c'est sûr et certain que je ne boirai plus jamais plus de quatre verres, mais franchement, j'ai bien l'impression que le temps des grosses soirées est plutôt derrière moi.
A part ça, si, la vie sociale facile, les copains dans le même couloir, les repas à quinze restent un bon souvenir, que j'aurai volontiers prolongé. Mais comme dans mon institut j'ai pas mal de copains, grâce au foot notamment, ça se passe plutôt bien. Et comme le rythme de mon stage est plutôt cool, je ne sais toujours plus ce que ça fait de devoir se concentrer plus que deux heures par jour, c'est oublié depuis la fin de la prépa.
Pour ce qui est de la France en général, c'est, pour moi et encore plus pour Bertrand, la nourriture française qui hante mes rêves. On commence à en avoir sérieusement marre des épices (voir l'article sur le French Poulet), et comme nos cantines sont très peu variées, on les évite le plus souvent possible. Le gaz vient d'arriver dans ma piaule, je vais prochainement faire des courses puis à manger. Fromage, charcuterie et viande rouge composeront le menu du premier repas qu'on va prendre à notre retour, en revanche, je trouve le pain indien bon (il n'est de manière générale pas levé, mais il existe plein de varitété entre le naan tout plat et le parathi qui ressemble plus à un blini), et je n'ai pas encore l'odeur de la baguette dans le nez. Les gâteaux n'existent pas ici, et ça manque aussi.
Mais, si la gastronomie fait notre réputation, ce sont les femmes françaises qui sont nos meilleures ambassadrices. Et bien, à mon âge, ça va, je peux m'en passer. Il y a, comme dans tous les pays du monde, des Indiennes très jolies, et, de toute façons, je ne suis pas venu ici pour les femmes. Ce qui me manque plutôt est notre rapport garçons-filles occidental. Je pense qu'on a tous besoin de plus ou moins de contact physique, ici, les Indiens l'ont entre gens du même sexe, il est fréquent qu'ils se baladent la main dans la main. Je n'arrive pas trop à m'y faire, puisqu'en France c'est plutôt aux filles ou à la Maman qu'on fait des câlins. Je n'en ai pas sous la main, du coup, ben c'est pas très grave, je me réverve pour mon retour.
L'agitation des rues est fascinante, mais pouvoir se balader tranquillement sans entendre des klaxons permanents ni devoir se faufiler entre les marchands de noix de coco possède aussi un certain charme, surtout quand on est fatigué.
C'est bien normal, mais savoir qu'un neveu va naître quand je serai loin, ne pas avoir trop la possibilité de voir la grand-mère ou les parents est parfois un tout petit peu pesant, mais c'est ce à quoi on est le mieux préparé en partant, donc ça va. De manière générale, il m'est arrivé plus d'une fois de ne pas trop voir la famille pendant un mois ou deux, voire plus, donc...
Quant aux cloches ou aux variations du temps, ben ça va, je m'en passe très bien.
Voilà pour le petit article du moment où je n'ai plus rien envie de manger, mais rassurez-vous , je me plais toujours autant ici, et je ferai prochainement des articles sur la société indienne, qui me plaît bien dans sa structure.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire