vendredi 23 mai 2008

Tout ça c'est du boulot (par Bertrand)

Puisqu'il pleut des chiens et des chats et que je suis bloqué au labo, je vais en profiter pour parler de mon stage, de ce que je fais. C'est pas très rigolo si on le vit pas mais bon...

Mon tuteur, Anil Kumar de son vrai nom, est vraiment bien il a décidé de me faire découvrir tout ce que son labo permet de faire, du coup je n'ai pas un seul projet innovant mais plusieurs petits projets pas très durs mais qui me permettent de me familiariser avec les instruments. Par exemple mon premier travail était de mettre des électrodes d'argent sur des pastilles d'oxyde de fer, puis de mesurer l'impédance sur une machine dédiée. Ces mesures permettent de connaître la taille des cristaux ainsi que leur agencement chimique interne. Pour expliquer les courbes il y a toute une théorie (théorie de relaxation des diélectriques) que je ne connaissais pas et que j'ai dû comprendre en parcourant internet. C'est mieux que de nous donner directement la théorie et les courbes, c'est plus de la recherche.
Et finalement c'est un peu ce qui me manquait, de la recherche. Avant on avait des cours où on nous présentait une théorie, on faisait des calculs puis on comparait avec des données expérimentales obscures. Alors que souvent ceux qui ont formulé ces théories ont fait le chemin inverse. En partant des données et en faisant varier divers paramètres, ils ont élaboré une théorie consistante permettant d'expliquer les résultats. On se rend alors compte que la théorie n'est pas la vérité mais un modèle plus ou moins bon. Mais ça c'est bien connu.

Mon deuxième travail, sur lequel je suis en ce moment, consiste à fabriquer un oxyde de fer bien particulier, la magnétite et de regarder ses propriétés. Pour l'instant j'en suis à la fabrication et ça me fait renouer avec la chimie que j'avais abandonné depuis 3 ans avec regret. Car la chimie c'est rigolo. On dose, on chauffe et ça donne ce qu'on a demandé.
Du coup je suis obligé de ressortir les cours de Spé, l'oxydation des métaux (avec l'aide de mon frère, ça le fait réviser) et je peux enfin voir concrètement ce que donnent les équations qu'on a étudiées jadis. Encore une fois c'est rigolo.

Et sinon il y a le fil rouge du labo : la chambre à vide. On s'y remet de temps en temps, avec plus ou moins d'acharnement. On change souvent deux ou trois fois les pièces parce qu'on n'a pas de plan. On attend une semaine que des pièces arrivent. On cherche une soirée entière des fuites dans le dispositif. Maintenant que je sais qu'il ne faut pas être pressé je prend ça à la rigolade.

Enfin voila, mon stage se poursuit tranquillement avec pour mot d'ordre : Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.

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