samedi 26 avril 2008

Petite expérimentation des originalités hindoues (par Thierry)

Ca s'est passé dans l'atelier de ma nouvelle amie la technicienne en électronique, chez qui je suis encore allé souder mardi matin. Jusque là, rien d'anormal, si ce n'est qu'elle a failli mourir la dernière fois qu'elle est allée en Europe, puisqu'elle est pure veg (elle ne mange pas d'oeufs ou de poisson). L'accès à son atelier étant contrôlé par empreinte digitale, allant chercher une boîte dans mon labo, je laisse imprudemment un livre par terre pour bloquer la porte et lui éviter d'avoir à se lever pour me rouvrir. Vous imaginez la scène, et n'y voyez rien de choquant. Quelle erreur ! Elle m'explique gentiment quand je reviens que chez eux, les livres sont sacrés, et qu'ils ne peuvent pas toucher ni terre ni jambes. Qu'ils ont une déesse des livres qu'ils honorent et tout et tout. Passés l'étonnement et les demandes d'excuses, ma première remarque est que vaut tout de même mieux avoir un dieu des livres qu'un dieu de la télé.

Du coup, je regarde un peu plus sur wikipédia et m'aperçois que cette divinité n'est autre que la fameuse Nadège Saraswati, la femme de Brahma selon l'excellent article de Bertrand. Armé d'une nouvelle ferveur pour l'hindouïsme, je lis l'article et me rends compte qu'elle est alternativement considérée comme la femme et la fille du décidément très incestueux Brahma. Selon ceux qui penchent pour des liens matrimoniaux, c'est Vishnu qui avait trois femmes qui n'arrêtaient pas de se disputer, dont elle, et il a filé deux de ses femmes à Bramha et Shiva.

Puisque son lustre est tel l'éclat de la lune dans un ciel d'automne (so romantic), et comme en plus elle a participé à la raclée infligée à Vritraasura, un méchant serpent qui souillait toutes les eaux de la Terre, les Hindous la vénèrent (admirent, pas énervent, hein Pélo ?). Et ils ont fait d'elles rien de moins que la déesse de la conscience, du savoir cosmique, de la créativité, de l'éducation, de l'ensoleillement, de la musique, des arts et de la puissance.

Elle a donc des festivals rien que pour elle, qui ont l'air d'être d'enfer.

Voilà, je saurai maintenant qu'il faut bien traiter les livres, mais bon, je risque de me faire surprendre à manquer de respect aux tabourets, à la cire d'oreille ou que sais-je encore. Vivement que Bertrand finisse sa petite série sur les notions de base d'hindouisme.

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