samedi 19 avril 2008

La dure vie de chercheur (par Bertrand)

Je ne peux résister à l'envie de vous conter ma première semaine de stage.

Tout a commencé le vendredi 11 avril, le lendemain de notre arrivée. Je me pointe au labo à 9h30, oui déjà première particularité du labo (et de l'IISc en général) les horaires ne sont pas définies, on peut arriver quand on veut, aller manger et goûter à l'heure qu'on veut et il est même possible de venir travailler le soir, jusqu'à 2h du matin.

Mon tuteur me présente aux autres élèves du labo qui m'aident à accomplir les formalités d'arrivée, un peu pénibles ; puis mon tuteur me dit vite fait ce qu'il me donnera à faire dès que les machines, qui sont pour l'instant en kit dans des cartons dans le labo, seront montées. Arrive 5 heures et je quitte le labo en souhaitant à chacun un bon weekend.

Le lundi, férié, je me pointe au labo l'après midi, car les chercheurs n'ont cure de ces jours fériés qui retardent leur travail. D'ailleurs les weekends non plus ils n'en ont cure. Passe donc l'après midi et vers 4h arrive du travail: mon tuteur confie à un élève prénommé Viswanathan et à moi la lourde tâche (qui nous décombe) de mesurer l'impédance de cinq pastilles de ferrite. Viswa (c'est le diminutif de mon collègue) me propose de commencer le lendemain aux aurores, proposition que je ne peux refuser.

Le lendemain, mardi donc, notre travail commence : il nous faut peindre les deux faces des pastilles de fer avec de la pâte d'argent qui servira d'électrode pour les mesures (style condensateur). La manip consiste à déposer la pâte avec un pinceau sur une face, puis laisser sécher une heure pour que l'argent se solidifie. Après trois heures d'attente l'argent n'est pas sec, mais on décide de s'attaquer à l'autre face qu'on laisse sécher dans la nuit.

Le lendemain, mercredi, l'argent n'est pas sec, mais on décide quand même de continuer : il nous faut coller des fils aux électrodes d'argent avec toujours la même pâte d'argent sale. On laisse sécher trois heures (tout juste le temps de manger) et comme ce n'est pas sec on en vient à se poser des questions. On apprend alors que l'argent qu'on a utilisé ne se solidifiera jamais car c'est de l'argent pur. Ni une ni deux on reçoit un pot d'argent additionné à une résine qui se solidifie en une heure. On opère quand même à une dilution un tiers-deux tiers avec l'argent pur (deux tiers de pur), pour rigoler me dit-on. On laisse sécher la nuit.

Le jeudi nos échantillons sont mous comme des escargots. Après une bonne rigolade on nous donne de l'argent qui sèche en 30 minutes au four. En quatre heures nos échantillons sont prêts et secs. On attend alors 9 p.m. pour faire les mesures (on attendait celui qui utilise la machine), à 23 heures c'est terminé, au lit.

Si je me permets de raconter ça maintenant c'est que les résultats sont arrivés, on a de belles courbes et mon tuteur est content. Ah vraiment le métier de chercheur n'est pas de tout repos. Toutefois cette tranquilité et ce laisser-aller me conviennent bien, je crois que ça va me plaire.

D'ailleurs aujourd'hui aussi c'est férié et tout le monde travaille au labo...

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