lundi 23 juin 2008

Mamallapuram (par Thierry)

Quel nom compliqué ! Les Anglais n'auraient pas pu le simplifier, diantre ! Et bien, en fait, ils l'ont fait. En tamoul, le nom de la bourgade est Mahabalipuram, une syllabe en plus.
Si on s'est intéressés à ce nom, ce n'est pas pour espérer gagner un jour au Scrabble grande version, mais bien parce qu'il abrite encore un temple classé au patrimoine mondial de l'humanité. Le Shore Temple qu'il s'appelle, et comme vous savez tous que le Tamil Nadu (ou Tamoul-land si vous préférez) est situé au sud-est de l'Inde, il fallait se dépecher de l'admirer avant que le prochain tsunami ne le détruise tout à fait, aidé par la mousson et le vent de mer.
En parlant de tsunami, on n'est pas les seuls à avoir eu cette idée, et il y a beaucoup de touristes. De nombreux compatriotes, mais en petit nombre devant les autochtones. Le tout restait supportable, mais tout de même, on croisait plus d'humains que de singes, pas comme à Hampi.



Hampi, la comparaison est lâchée. Une petite ville perdue, des temples oubliés puis retrouvés, la ressemblance est frappante. L'océan -pas dangereux, mais suffisamment agité, excitant, pour que nous tous, Bertrand y compris, y jouions plus d'une heure- remplace le côté désertique, lunaire d'Hampi, et hop, le tour est joué. Oui, à Mamallapuram, en plus du grand Shore Temple ont poussé, dispersés sur une quelques kilomètres carrés, temple et sculptures. Or Hampi a été la capitale d'un grand empire, et Mamamia non. L'hypothèse la plus sérieuse, selon Wikipédia (et pas Conservapedia) est que e lieu était le MIT de la sculpture, le Harvard de la gravure, le Berkeley de la construction de temple. La place où être, en résumé, pour qui voulait tâter de la pierre. D'où de nombreuses oeuvres inachevées, qui donnent une impression de liberté, de vagabondage, plus que de circuit touristique. On se promène, et on trouve un rocher creusé en forme de tablette de chocolat (ou d'abdos bien costauds). Pourquoi ? On n'en comprend pas bien l'intérêt, mais on apprécie. A noter aussi de nombreux trous dans les rochers, mais ça un gamin xénophile donc francophone nous en a expliqué la raison. Point de Kärcher à l'époque, encore moins de scies à projection de sable. Non, ces messieurs fissuraient les énormes monolithes en perçant des trous, puis en y introduisant du bois, qu'ils arrosaient afin que ce dernier gonfle. Le tour était joué, en même temps, ils avaient raison de ne pas attendre qu'il gèle à pierre fendre. Ceci est une transition malhabile pour embrayer sur le temps qu'il faisait. Vroum !



A ce niveau, encore une ressemblance avec Hampi. A savoir du soleil, à peine voilé, donc à peine moins chaud. C'est tout. Sauf qu'homme brûlé craint les nuages, crème solaire et lunettes de soleil faisaient partie de notre parure. Pour le plus grand bonheur des villageois rencontrés alentours, timides mais content d'être pris en photo. Les adultes nous proposent à boire, tout fiers de nous montrer leurs maisons, à l'écart de la grande route, vraisembablement délaissées par les touristes. Un village pauvre, mais pas misérable. De l'éclairage public, des fils électriques qui apporte du courant au moins une fois de temps en temps, des maisons avec un toit qui a beau être de feuille et de paille, mais qui a le mérite de protéger de la pluie. Au fait, on a refusé les verres, on n'avait vraiment pas le temps, et de toutes façons ça nous arrangeait. Si la proposition était touchante, il aurait été délicat de leur faire comprendre que nos petits ventres français préfèrent le coca à l'eau du robinet, le jus d'orange à l'eau de la rivière. D'autant plus qu'il aurait fallu parler tamoul, car, dans toute l'Inde, mais encore plus dans cette région fière de sa langue dravidienne, les villageois ne parlent pas anglais. Sauf le chef du village, qui a essayé de nous accaparer, en dénigrant les autres. "Ce ne sont que des villageois, ils ne parlent pas anglais", l'air de dire, "venez me parler à moi, eux ne sont que des idiots". Oui, les rapports entre Indiens ne sont pas toujours cordiaux.



Si on a pu rencontrer ces gens, c'est qu'on avait loué des scooters pour la journée du dimanche. Deux ou trois par bécane, les cheveux au vent, les lunettes sur le nez, let's ride. C'est pas cher, et renforce l'impression de tranquilité, de liberté. On refera, c'est sûr.



"Deux ou trois par bécane" signifie qu'on était soit deux et demi, soit plus de cinq. Deuxième solution. Sept en tout, Najat, Lucie, Elodie, Kamel, Baptiste, et nous deux. Autant visiter une ville en grand nombre ne me tente vraiment pas, autant là, les pesanteurs d'un tel groupe ne gâchent pas le week-end. Qui veut essayer un pantalon dans telle boutique prévient à peine les autres, de toutes façons on se retrouvera. Et puis, Mamallapuram, c'est pas Istanbul non plus, les distractions "incontournables" ne sont pas bataillon, on peut "perdre" dix minutes de temps à autres, comme dirait l'ami Bertrand. Dont c'était l'anniversaire samedi, fêté autour d'un gâteau à un peu d'ananas et beaucoup de crème. Vingt-trois ans il a, vingt-quatre ans il aura, j'espère. Il devrait survivre à son régime à base de riz, même si on est tous très inquiets pour lui. Il a encore la volonté de se gaver de ce blanc féculent afin de ne jamais avoir faim, l'espoir subsiste.

http://picasaweb.google.com/getzze/Mamallapuram

3 commentaires:

Charles a dit…

Bon anniversaire Bertrand !

Stan a dit…

+1 comme dirait Cos,
ou Bon Anniversaire comme dirait charlesaubrasil,
Je continue à vous lire avec autant de plaisir, juste une petite idée, une carte de l'inde ne serait pas de refus pour situer toutes vos aventures.
tout se passe très tranquillement de mon coté, à très vite

Stan

Matthieu a dit…

Bon sang mais c'est biensur,
Bon anniversaire, merci de vendre autant de reve, la lecture de votre blog est une merveilleuse source de jeunesse pour notre corps.