jeudi 17 juillet 2008

Un voyage éprouvant

Tout avait pourtant bien commencé quand, arrivés à Siliguri mardi matin, au pied des montagnes abruptes de Darjeeling, nous avions eu le plaisir de réserver un bus pour quitter cet endroit le lendemain pour notre prochaine destination, Bodhgaya dans le Bihar. Les horaires étaient bien trouvées : départ à 17h30 de Siliguri et arrivée à 5h30, 12h après, à Patna, capitale du Bihar sur le Gange.

Mais tout ça c'était avant le drame bien entendu.
A 18h30 notre bus quitte Siliguri, chargé de paquets et colis qu'il doit distribuer le long de la route. Retard à ce moment là : 1h.

Pour notre plus grand bonheur les sièges ne sont pas terribles et la route est chaotique, ce qui nous permet de regarder le paysage, de nuit, au lieu de perdre notre temps à dormir.
Quand vient 19h, notre ventre crie famine et le chauffeur répond à ses appels langoureux. Notre bus s'arrête en rase campagne, bien loin de tout commerce. C'est pour le bus que le chauffeur avait toutes ces attentions, un problème au moteur nous fait perdre une demi-heure. Retard à ce moment là : 1h30.

A 21h nous faisons un arrêt dans une gare routière, mais pas le temps de descendre que nous repartons pour enfin nous repaître dans un restaurant non loin de là. Thierry se change et nous repartons.

Vers 6h du matin, alors que nous n'avons guère dormi notre bus s'arrête enfin avec seulement une demi-heure de retard. Malheureusement pour nous, le véhicule est récalcitrant et nécessite de plus vastes réparations. Nous redémarrons vers 8h30. Retard à ce moment là : 4h.

Nous roulons maintenant à vive allure, et vers 9h30 c'est avec joie que nous dépassons un panneau indiquant Patna 50km. Nous filons au vent doublant camions et groupes de jeeps. Personne ne peut nous arrêter sauf des bouchons...
La route de Patna suit en effet le Gange qui est actuellement en crue, inondant partiellement la voie qui est, pour ne rien arranger, une deux voie seulement (c'est quand même la route reliant l'Assam à Delhi). Je passerai rapidement sur l'épisode des bouchons (bien qu'il nous ait pris 4h de notre courte vie). Les paysages innondés et les villages très pauvres, qui ressemblent plus à la Guinée qu'aux hameaux que nous avons pu voir dans le sud, n'offrent pas de compensation à l'attente interminable. Qui plus est le chauffeur y met du sien, dès que la route est dégagée en face il double les files de camions jusqu'à se trouver nez à nez avec un bus arrivant en face. Et bien sûr il ne peut pas se rabattre, ses collègues de file ne lui en donnant pas non plus l'occasion. Le temps de faire se croiser les deux engins et 30 min se sont envolées. On voit les limites de la conduite sportive qui consiste à rouler à contre sens et à forcer le passage quand tout est bloqué. Céder le passage est peut-être déplaisant pour son ego mais réduit fortement les embouteillages.

Au final on arrive à 13h30 à Patna. Retard cumulé : 8h. Pas mal pour un trajet de 12h.

Notre seule envie alors, quitter ce lieu de perdition. En train cette fois, le départ est à 17h30. Ca reste une belle journée de perdue, parce qu'en plus il n'a pas plu. Comble de l'ironie, on a appris à Patna qu'on aurait pu changer de bus avant les embouteillages, c'était plus court que de se rendre à Patna, et surtout moins long.

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