dimanche 20 juillet 2008

Moyens de transport 1 : aujourd'hui, le rick-shaw

Faut bien le dire, on passe pas mal de temps dans les transports. Ca nous donne le temps d'apprendre l'hindi, oui, mais c'est quand même un peu du chinois ce truc là. Du coup on a quand même le temps de regarder le paysage, et, a fortiori, les moyens de transports. Qui sont variés et nombreux, et, pour la plupart, d'un mode d'emploi un peu différent. On va donc débuter une série. Aujourd'hui, le rickshaw.

Comme dit dans un ancien article, il s'agit d'une petit triporteur. Il peut être motorisé, ou pas.

Commençons par le plus moderne, l'auto-rickshaw.
Les auto-rickshaws, dites autos, sont un peu comme les mouches. Elles pullulent, et sont indispensables à la survie de l'éco-système indien. Mais, si on en profite parfois, on oublie vite leur utilité, on les villipende. Le "on" ne concerne pas seulement nos deux petites personnes, mais bien l'Etienne Giraud moustachu, le Monsieur tout le monde indien.
C'est que les chauffeurs puent souvent de la gueule, dès le matin. En fait, pour être un tantinet plus général, c'est qu'ils sont souvent bourrés dès le matin. Pas tous, c'est vrai, parce que c'est quand même souvent des musulmans. Mais les rick-shaw wallas hindous, ils savent lever le coude. Ah oui. Mais bon, ça va, on n'a qu'à se boucher les narines, de manière générale, en Inde, c'est pas plus mal.
En fait, c'est qu'ils essaient toujours de nous arnaquer. C'est très pénible ça, à y penser. Ils ont bien pourtant un compteur, obligatoire, mais presque personne n'accepte de le mettre. Et ceux qui acceptent ont leur compteur truqué...Pour mieux nous arnaquer, ils sont prêts à virer les passagers de leur auto, en espérant se faire deux fois plus d'argent avec nous. Du coup, faut un peu insister pour avoir le compteur, et surtout, faut connaître la distance, pour pouvoir juger du prix. Mais bon, on a appris à être ferme, et à mieux se renseigner sur les prix (bientôt en hindi !).
Non, vraiment, ce qui est pénible, c'est qu'ils savent que tu as de l'argent, et que tu es un touriste. Du coup ils s'agglutinent, te propose toutes les destinations possibles et imaginées. C'est immaquable, à chaque gare, c'est le cortège de "hotel", "restaurant", "temple", "surface de réparation", "...". Vraiment, dur de l'éviter, et c'est très lassant. On sait dire non de la tête, en anglais, en français, en espagnol, en allemand, on portugais, en russe, en gascon, en slip et même en hindi, mais ça marche pas très bien. Ca, vraiment, on s'en passerait bien.
Mais il y a pire. C'est qu'ils ne sont pas honnêtes. Essayer de gagner un peu plus, on comprend. Mais quand ils renégocient le prix en cours de route (c'est rare), ça fait un peu Nicolas Sarkozy. Et surtout, dans les villes touristiques, ils racontent délibérement de la merde (je les comparais à des mouches...). Par exemple, qu'il y a un festival spécial, à ne pas rater. Ou que le palais est fermé aujourd'hui, et qu'il faut aller ailleurs...ouais ouais ouais. Vraiment, ils jurent avec les autres marchands de la rue, au sens propre comme figuré. Les marchands négocient, mais acceptent de revenir à la raison. Et les petits artisans, marchands de service, ainsi que les restaurateurs, eux sont très cleans, ont des prix fixés. Aujourd'hui, seulement dix roupies pour recoudre une poche.
En plus, ils polluent, font beaucoup de bruit, entre le moteur deux-temps et le klaxon en permanence enfoncé.
Mais ils sont quand même bien pratiques. Une auto, c'est la possibilité d'aller facilement, rapidement, pas chèrement, confortablement, Sarkozy ment, plutôt tranquillement, là où on veut. Et c'est un peu le symbole de la vie. Ici dans le nord, elles sont un peu plus grandes, et prennent plus de monde, un peu comme les taxis collectifs africains. Et ça c'est sympa, en plus d'être drôle. Une fois qu'une personne a mis dix ou vingt roupies pour fixer une destination, le rick-shaw wallah (conducteur) crie la destination, dès qu'il croise quelqu'un. Jusqu'à ce que le rick-shaw soit plein (dix ou douze personnes sur les autos de la taille de celles sur la photo).
Ce sont souvent des gamins, la dix-huitaine, qui conduisent. Enfin, souvent, ça veut dire un quart du temps, mais c'est déjà pas mal.
Je pense qu'une fois en Europe (je dirais bien France, mais on n'y reste que dix jours...), on les regrettera. Mais ici on les maudit.

Les bicycle-rickshaws n'existent que dans le nord, plus pauvre. C'est le même principe, en plus doux, de l'auto-rickshaw. Ca va beaucoup moins vite, les chauffeurs sont beaucoup plus vieux, ils sont nettement moins "rabatteurs", et font dix fois moins de bruit. Ils sont quand même très lent. Sur la photo, le premier rick-shaw qu'on ait pris, cette après-midi, après avoir discuté un bout de temps avec lui. Il était fier d'être pris en photo.


PS : les rickshaws wallahs ne sont pas tous si affreux...c'est pour faire plaisir aux europhobes français, néerlandais et irlandais (vous savez ce que je pense de vous...) que j'agite la menace du rickshaw wallah indien.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ha, ha, le "Sarkosy ment"...