jeudi 17 juillet 2008

Au pays du haut nuage blanc (par Thierry)

Téméraires on a été. Non, ce n'est emprunter un brave train de nuit des familles qui nous fait peur, plus maintenant. Pas du tout. C'est juste que aller dans la première série de montagne en période de mousson, c'est pas très malin. Pourtant...
Darjeeling, c'est haut et c'est joli. Darjeeling, c'est du thé. Darjeeling, c'est un village typiquement colonial. Ce sont les images qui nous ont motivés à y monter. Le tout est à peu près vrai : la ville se loge plus de 2000 m au dessus de la plaine du Bengale, à peine 50 km plus loin. D'où des pentes à faire frémir le meilleur des bouquetins. Darjeeling, c'est entouré de théiers, petits arbustes qui ressemblent un peu à du buis bien coupé. Darjeeling, c'est colonial. Oui, mais c'est pas un village. On a beau savoir que le Bengale est la zone la plus densément peuplée du sous-continent, on a beau avoir vu plusieurs villages aux détours des lacets de la route, quand même, la foule nous a impressionnés. Des gens partout, typés Népalais ou Indiens, pas blancs. Normal, c'est la mousson, je l'ai déjà dit. Les Népalais sont venus ici dès la fin de la guerre qui les a opposés aux Anglais pour la possession des terres du coin, que les Anglais se sont empressés de donner au royaume du Sikkim, sauf Darjeeling, qu'ils aimaient bien. Normal, il y pleut, c'est vert, ça doit leur rappeler chez eux. D'ailleurs, les Népalais sont un peuple assez guerrier, je savais pas.
Reprenons donc. Les Népalais sont venus travailler dans les théiers, en grand nombre. Maintenant ils veulent l'indépendance, assez sérieusement, comme la plupart des Etats du coins (je ferai un petit topo un jour si j'ai le temps...). Des fois, c'est des bombes, en ce moment, afin d'arriver à leur Gorkhaland chéri, c'est une grève générale, ainsi qu'une grande prière bouddhiste perpétuelle, qui se tenait juste devant notre hôtel. Meilleur enfant que les bombes, truisme.
Des Népalais, des Indiens, quelques Blancs...et des Bangladais. Dans la grande ville à l'arrivée du train de nuit, à peine avoir acheté le fameux billet de bus pour Patna (cf article de Bertrand), on se fait happer par le coffre d'une Jeep collective qui montait vers Darjeeling. Des Bangladais rigolards sont quatre parmi les 13 voyageurs de la Jeep (oui, 13 ça tient sans être trop serrés, les sacs plus un ou deux gars sur le toit). On ne peut pas dire que nos nouveaux amis maîtrisent l'anglais, oui, mais l'un d'entre eux bosse en Belgique. Il aura été notre traducteur pendant tout le séjour, on ne l'en remerciera jamais assez. Grâce leurs soins, on a pu louer une jeep-taxi qui nous a promenés un peu partout (les photos arrivent, patience). Cascades, temples, théiers, on a aimé. Malgré la pluie, qui est donc tombée drue. Et nous empêchait parfois de voir à deux mètres. Ce doit être magnifique en septembre-octobre. Même s'il y a sûrement encore plus de monde...
Espérons que le Ladakh soit plus sec.
PS : les Bangladais sont toujours meilleurs que nous en négociation...pourtant on travaille dur pour s'améliorer.

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