mercredi 9 juillet 2008

La fin d'un dicton populaire

Vous ne le savez peut-être pas mais nous sommes des privilégiés, nous, notre génération.
En effet on restera dans l'histoire comme ceux qui ont vu disparaître un vieux dicton populaire : "Il n'y a pas de sous-métier."
On ne s'en rend sûrement pas compte mais ce dicton a permis d'éviter nombres d'émeutes et de dépression. Autrefois un homme qui perdait son boulot et devait trouver un travail moins valorisant aurait pu aller brûler des voitures pour calmer sa colère, mais heureusement une petite voix dans sa tête qui avait le ton de sa grand-mère lui soufflait de n'en rien faire, car, disait-elle, il n'y a pas de sous-métier, tous les travailleurs sont égaux.

Tout ceci est bien fini. Et avec la mort de cette sentence vient l'avènement d'une nouvelle ère. Celle du Meilleur des Mondes si on veut, avec une société divisée en catégories socio-professionnelles (en fonction de la richesse en fait) qui ne se rencontrent même plus, ne se mélangent plus. A l'école déjà, avec la fin de la carte scolaire; pour les loisirs aussi qui sont trop chers pour certains, les plages sont même devenues payantes; pour les fêtes ensuite, ou samedi et dimanche, certains travaillent d'autres non, mais c'est toujours les mêmes.

On différenciera les riches mécènes, les cadres, les travailleurs, les travailleurs pauvres et les chômeurs (la lie du peuple). Car oui, on va voir arriver des sous-métiers, ils seront l'instrument de la lutte contre le chômage puisque les 35h n'ont pas marché (a-t-on au moins essayé?).

Et ce n'est pas que moi qui le dit, ni même les altermondialistes, ce sont les sociologues (article du Monde).
Et pendant ce temps le PS ne fait rien (ici). Peut-on encore considérer qu'ils existent et qu'il ont une oppinion?


Loin d'être un traditionnaliste, je trouve parfois que les valeurs d'antan ont du bon.

PS : J'en profite aussi pour féliciter ma cousine Mélanie qui a eu le Bac avec mention bien et lui souhaiter bonne chance pour l'année prochaine.

4 commentaires:

Stan a dit…

On ne dit pas "Il n'y a pas de sot métier" ?
"On dit qu'il n'y a pas de sot métier, moi j'fais des trous dans les billets" comme dirait Serge.
M'enfin ça ne change rien à la reflexion ;o)

Anonyme a dit…

Bingo Bertrand je suis d accord ,la division de la classe ouvriere par l argent detruit la cohesion sociale et instillant la jalousie (celle du masson qui critique le cheminot parce que celui ne branle rien soit disant et fait des greves, pendant que lui se creve le cul au boulot) , et la decohesion sociale. Pire que ca, cest le ferment du plus brutal des individualismes, qui pousse a lechelle d un pays se traduit 1 generation plus tard par de l ultra natonalisme...et du racisme.
En temoigne cet article du figaro, les gens d extreme droite sont bien des gens de droite avant tout, les nouveaux racistes (et meme les anciens) ont toujours commences par dire qu il y a trop de feignants, trop de chomeurs qui n en foutent pas une...leurs fils diront immanquablement qu il y a trop d arabes.
Et tout recommencera, la guerre de 40 n a decidement pas suffi.
Excusez mon pessimisme je ne peux pas m en empecher.
Alez a plus tard les gazios.

Anonyme a dit…

Oui, on disait qu"il n'y a pas de sot métier", mais il y a toujours eu des "sous-métiers". C'est une fiction facile de croire que la classe ouvrière était une et indivisible, comme la nation française mythifiée ...

Par ailleurs, l'opposition que tu fais, Bertrand, entre sociologue et altermondialiste est amusante : être l'un n'empêche pas d'être l'autre, et les sites d'Attac citent largement Robert Castel. Comme l'expliquait mon prof de logique formelle après 68, le fait qu'il existe des gens riches et qu'il existe des gens honnêtes ne permet pas de savoir s'il existe, ou non, des gens riches et honnêtes...

Au fond, j'ai écouté une émission de radio avec d'autres sociologues qui réfléchissaient au vote ouvrier de droite. Les conclusions étaient, entre autres, que les "petits blancs" (pas les beurs en France ou les noirs aux US) sont déçus par les politiques de gauche qui ne leur redistribuent pas assez de fric, à eux (c'est le point de vue du maçon de Nico). En plus, ils constatent qu'il y a moins qu'avant de progression sociale entre deux générations (nos enfants resteront maçons s'ils ne se décarcassent pas, la société ne les fera pas automatiquement devenir cadres)
Du coup, ils ne croient plus au progrès collectif, de gauche, du genre "le grand soir". En conséquence, ils pensent qu'il faut investir soit même dans son propre avenir et dans celui de ses enfants ("travaille mon fils, ou tu feras un boulot de con comme moi, pendant que d'autres se la coulent douce ..."). Et c'est le retour de la "valeur travail" à la Sarko, associée à l'idée d'un investissement personnel ...

Autre conclusion : tout ceci doit être considéré avec prudence. Au second tour, une majorité d'ouvriers (60 % ?) a voté Ségo plutôt que Sarko.

Anonyme a dit…

merci d'avoir penser à moi, ça fait toujours plaisir. bonne chance à vous pour la suite de votre stage.
bises