jeudi 27 novembre 2008

La France (et l'Europe) dans la politique US

C'est remoi après une période d'hibernation due au fait que j'oublie régulièrement que des histoires sur la campagne américaine trois mois après, personne n'en aura plus rien à f*****.



Bon, on est déjà presque un mois après ladite élection et donc je sens l'intérêt de ma chronique baisser comme la bourse ces temps-ci, il faut que je me bouge. Justement, pour relancer l'intérêt du public, voici un sujet qui nous concerne tous, pour essayer de comprendre un peu mieux de comprendre les attaques des républicains, que l'on juge assez gratuites la plupart du temps, contre les Européens en général et surtout, surtout, la France en particulier.



Parce que bon, si on pouvait à la rigueur comprendre que les bushistes ne nous aiment pas après l'épisode irakien en 2003, les attaques comme celles de Mitt Romney, ex-favori à l'investiture républicaine, peuvent laisser pantois. Car oui, en jetant l'éponge ce monsieur a expliqué dans son discours qu'il se battait pour que les Etats-Unis (je cite presque): "ne deviennent pas un pays en déclin, comme typiquement la France".



Mais rassurons-nous, si les Français ont une place de choix lorsqu'il s'agit de balancer sur un allié traditionnel, le reste de l'Europe n'est pas épargné. En fait, les néoconservateurs ne sentent pas beaucoup d'affinités idéologiques avec les Européens, volontiers accusés d'être ces idéalistes superficiels, toujours vivants seulement parce que les Etats-Unis les protègent depuis la fin de la Deuxième Guerre. Ce sont aussi des pays socialistes où la liberté (entendre: économique) n'existe pas. C'est ainsi qu'on pouvait voir pendant la campagne des chroniqueurs accusant Obama de vouloir transformer son pays en un endroit où les gens ne sont pas la libres comme le Danemark.



Et les mêmes de dénoncer, surtout, l'européanisation des parties "libérales" du pays: la côte Ouest et le Nord-Est. Il est vrai que ces deux parties là du pays ont désormais en commun avec les Européens d'être massivement pro-démocrates. Et c'est là que l'on comprend pourquoi les attaques contre les Européens sont avant tout à visées internes au pays, pour rassembler le bon peuple contre ses élites des côtes. Evidemment, il ne faudra pas s'étonner après ce genre de stigmatisation que McCain n'enlève que 4 comtés sur 3000 km de côte Ouest, et seulement 1 comté (rural) dans toute la Nouvelle-Angleterre (6 Etats au N-E de celui de New York, 34 grands électeurs tout de même).



Quand à tout ce qui est français ou francophiles, plus que l'apanage des libéraux, c'est celui des élites libérales honnies. Car oui, aux Etats-Unis tout ce qui est français est classe, fait chic. Et si personnellement je ne m'étais jamais trouvé particulièrement classe en parlant français, ce n'est pas l'avis des Américaines en général (pour une description plus détaillée sur ce point, lire absolument Manucures and me, Tome IV :American Beauties, d'Aurélien R.). Et donc, si vous voulez rassembler le populo de droite et taper sur ces élites hautaines et manucurées, tapez sur les Français ou la culture française, tout le monde fera le rapprochement.



Il y en a un qui se rappelle que les gens font le lien, d'ailleurs: c'est ce bon John Kerry. Les Républicains l'avaient attaqué sur sa francophilie et ç'avait bien véhiculé une image élitiste et patricienne du candidat Démocrate, issu qui de plus est de cette bonne Nouvelle-Angleterre. Une image dont il n'a pas su se défaire.



Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, mais restez connectés, car je vais écrire trois autres articles dans les prochains jours avant de conclure la série. Vous apprendrez des choses sur le vieux Sud, sur les jardins des candidats, sur le progressisme version Obama, et si vous êtes gentils nous vous révelerons peut-être le nom du père de l'enfant de R*ch*d* D*t* (oh non, pas ça)...




PS Deux liens tant que j'y suis. Sur l'équation français=démocrate élitiste, voici la réaction d'un blogueur à la banderole du Petit journal de Canal + "Cassoulet forever" déployée le 4 novembre devant le siège de NBC. Vous y découvrirez que le cassoulet, ben c'est une marque d'élitisme:


http://dallasmorningviewsblog.dallasnews.com/archives/2008/11/you-say-bean-st.html


et l'histoire de la banderole ici:



http://www.lepost.fr/article/2008/11/18/1329544_je-suis-passe-en-plein-ecran-sur-nbc-avec-la-banderole-cassoulet-for-ever.html#xtor=ADC-218



Et puisque jamais deux sans trois, toutes les cartes pour comprendre les résultats des élections sont sur le site du New York Times (je sais, c'est un peu tard, on est tous passés à autres choses, mais bon...):


http://elections.nytimes.com/2008/results/president/map.html

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